La mouvance présidentielle considère que les motifs de l’opposition pour assiéger le ministère de l’Intérieur ne sont pas fondés. C’est pourquoi, elle estime que force restera à la loi.
Les plénipotentiaires de la coalition Benno Bokk Yaakaar s’opposent à la manifestation de l’opposition prévue ce vendredi. Ils affirment que ce serait anti-républicain et une violation de la loi que de braver l’arrêté Ousmane Ngom qui interdit toute manifestation politique dans le centre-ville. «Il ne s’agit pas d’interdire ou d’autoriser, la marche est inscrite dans la Constitution. Il suffit juste de voir si les conditions sont respectées et dans le cas d’espèce ce n’est pas le cas. La marche n’a pas été autorisée», déclare Zahra Iyane Thiam. «Il faut donc que force reste à la loi et les forces de sécurité soient là pour assurer la sécurité des personnes et des biens. Chaque citoyen a le droit de manifester, d’exercer ses droits si et seulement si les conditions sont respectées», poursuit-elle, ajoutant qu’ils (les membres de Benno) n’ont jamais bravé une interdiction lorsqu’ils étaient dans l’opposition.
L’opposition envisage d’organiser un sit-in devant le ministère de l’Intérieur pour réclamer le départ du ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, et l’organisation d’un scrutin sincère et transparent par une personnalité neutre et consensuelle. Mais les plénipotentiaires de la mouvance présidentielle rejettent catégoriquement cette revendication. Benoit Sambou affirme qu’il n’est pas question de prendre une personnalité autre que l’actuel ministre de l’Intérieur. «Personne n’est neutre, le ministre de l’Intérieur, le président de la Cena, tous les citoyens votent pour leur candidat, donc il n’existe aucune personnalité neutre», dit-il. «En plus, personne ne peut plus voler ou truquer des élections au Sénégal», poursuit-il.
La mouvance présidentielle tient également au système de parrainage, contrairement à l’opposition. Mais Benoit Sambou soutient que cette disposition n’est pas nouvelle. D’après lui, elle est inscrite dans la Constitution et dans le Code électoral et elle était destinée à limiter les candidatures indépendantes. Mais il affirme que tout candidat sérieux qui prétend briguer le suffrage universel soit être en mesure de récolter au moins 65 mille signatures sur l’étendue du territoire, soit 1 % des électeurs inscrits. En outre, il explique que le parrainage permettra de lutter contre la vente ou la location de quitus. D’après lui, de nombreux hommes politiques louent leur quitus à l’approche des élections.
La mouvance présidentielle s’oppose également à l’introduction du bulletin unique. Benoît Sambou rétorque qu’il n’a jamais été démontré que le bulletin unique était moins coûteux que les bulletins multiples. «Car avec la pléthore de candidats, on risque d’avoir un livret à la place d’une feuille. En plus, il est démontré que le taux de bulletins nuls est plus élevé avec le bulletin unique», conclut-il.
Charles Gaïky DIENE