Suite à un rapport d’audit de l’Inspection générale d’Etat (IGE), sur la gestion de la Caisse d’avance, à la mairie de Dakar, Khalifa Ababacar SALL est placé sous mandat de dépôt ainsi que son directeur administratif et financier, Mbaye TOURE et d’autres de ses proches le 7 mars 2017.
Dans cette affaire instruite sous le règne de deux ministres de la Justice (Sidiki KABA et Ismaïla Madior FALL), on reproche aux prévenus 5 délits qui risquent de leur valoir jusqu’à 5 ans ferme, à savoir : «associations de malfaiteurs, détournement de deniers publics, escroquerie portant sur des deniers publics, blanchiment d’argent, faux et usage de faux».
Principal prévenu sur qui tourne toute l’accusation, les autres étant poursuivis comme complices pour la plupart, Khalifa Ababacar SALL crie au scandale et indique ne faire que ses prédécesseurs. Durant toutes les étapes de la procédure, le député-maire de Dakar est resté constant. «Il s’agissait de fonds politiques que j’utilisais de façon discrétionnaire au profit des administrations, des institutions et des populations démunies et nécessiteuses. Je n’ai jamais utilisé les fonds politiques à des fins personnelles. De toute ma vie et de toute ma carrière, c’est la première fois que je fais l’objet d’accusations aussi calomnieuses. En servant l’Etat, j’ai toujours été respectueux de la loi et des règlements. Je ne suis pas un homme d’argent et tous les Sénégalais connaissent mon train de vie et mes moyens de vie», se défend-t-il.
Macky SALL n’a, depuis son accession à la tête de l’Etat, cessé de porter des croque-en-jambes qui à défaut de le mettre à terre ont grandement ralenti l’ascension de Khalifa SALL qui peinait à se ressentir au-delà de Dakar. Acte III de la décentralisation qui le dépouille de l’essentiel de ses pouvoir d’avant 2012. Gestion des ordures dans la capitale retirée à Entente Cadak-Car. Blocage de l’emprunt obligataire de 20 milliards de francs Cfa de la ville de Dakar. La liste, même avec le tintamarre qui a suivi l’affaire de l’aménagement de la Place de l’Indépendance, n’est pas exhaustive. Depuis qu’il est élu, Macky SALL tient à l’œil Khalifa SALL, décidé à ne lui accorder aucune marge de manœuvre. L’arrestation du maire de Dakar n’est donc qu’un motif du tableau que Macky dessine et dont la toile de fond est la neutralisation du responsable socialiste.
Ainsi, tous ses recours rejeté, l’immunité parlementaire, qu’il a acquise en devenant député, enlevée, Khalifa SALL est conduit devant le juge. Entamé en décembre 2017, le procès Khalifa SALL prévu le 3 janvier prochain, livrera ses secrets en 2018. Le maire de Dakar poursuivi pour détournement présumé dans l’affaire dite de la Caisse d’avance à hauteur de 1,8 milliard est incarcéré à la Maison d’arrêt de Rebeuss. Il risque jusqu’à 7 ans d’emprisonnement en plus de la perte de ses droits civiques.
WALF