Les rebelles socialistes ouvrent un nouveau front dans leur combat contre la direction du Ps.
Ils ont décidé de mettre le parti devant le fait accompli en faisant de Khalifa Sall leur candidat pour 2019.
On ne connaît pas encore l’issue de son procès qui a démarré hier, par contre on sait que le député-maire de Dakar sera candidat à l’élection présidentielle de 2019. Khalifa Sall sera investi candidat du Parti socialiste (Ps) ce samedi à Kaolack par les militants socialistes qui sont lui favorables. «Le Ps compte aller compétition en 2019, et nous souhaitons investir Khalifa Sall candidat du Ps pour la présidentielle de 2019 et ensuite nous allons discuter avec nos alliés», déclare Barthélémy Dias, ajoutant qu’ils n’accepteront jamais qu’on interdise à leur candidat de briguer le suffrage universel.
Le bras droit du député-maire de Dakar et maire de Mermoz-Sacré-cœur affirme que les 45 départements et les 14 régions du Sénégal sont convoqués à cette rencontre. L’objectif, c’est d’arracher le parti des mains de la direction actuelle et d’aller à la conquête du suffrage universel en 2019. «Notre mission, c’est sortir de Kaolack avec de nouvelles conquêtes et de nouvelles ambitions et c’est Khalifa Sall qui va les porter», poursuit Barthélémy Dias qui s’exprimait, hier, lors d’une conférence de presse au quartier général de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal.
Youssouf Mbow qui indique que cette ville est symbolique pour le Ps, ajoute que c’est à Kaolack qu’ils vont lancer leur manifeste pour porter la candidature de Khalifa Sall et ensuite faire renaître leur formation politique. «Le Ps sera en conclave, ce samedi 16 décembre à Kaolack, pour emprunter la voie de la révolte et pas n’importe laquelle, une révolte saine avec Khalifa Sall en tête pour redonner au Ps ses lettres de noblesse», renchérit Youssouf Mbow chargé de la communication de cette rencontre de Kaolack. Le thème est : «Renaissance du Ps pour des nouvelles conquêtes».
«Khalifa Sall nous a dit de sillonner le pays et de redynamiser les bases du parti. C’est le sens de ce conclave», déclare Barthélemy Dias qui précise qu’ils sont et qu’ils restent des socialistes. A l’en croire, ils ne vont jamais quitter le parti et le laisser entre les mains de l’actuelle direction.
D’ailleurs, ils vont profiter de ce conclave pour vendre les cartes de membre du Ps et pour montrer qu’ils ont avec eux la majorité des socialistes. Ainsi, les rebelles ouvrent un nouveau front dans leur bataille contre la direction du parti.
La direction du parti avait annoncé le démarrage de la vente des cartes à partir du 1e décembre, mais l’opération tarde à démarrer. Mais, Barthélémy Dias note qu’on ne peut pas procéder à la vente des cartes sans Khalifa Sall, Secrétaire général chargé de la Vie politique. Et d’après Youssouf Mbow, c’est parce que le secrétaire général du parti, Ousmane Tanor Dieng, a renoncé et a décidé de faire du suivisme. «Mais, dit-il, c’est son droit le plus absolu mais nous avons décidé de nous battre pour la reconquête du pouvoir».
En outre, Khalifa Sall et ses partisans vont attaquer la direction du parti devant les juridictions au motif que les textes issus du congrès de 2014 ont été amendés en toute illégalité. Alors que d’après eux, seul un congrès est habilité à le faire. Enfin, ils estiment que les textes du parti stipulent que toutes les instances du parti doivent être renouvelées tous les quatre ans et jusqu’à présent rien n’est fait. «En juin 2018, personne au Ps ne sera plus légitime», souligne Barthélémy Dias.
Charles Gaïky DIENE