C’est une ambiance morose qui règne, paradoxalement, à la Gare interurbaine «Les Baux maraîchers» de Pikine en cette veille du grand Magal de Touba.
Les clients se font, en effet, rares. A notre arrivée hier sur les lieux vers 11 heures, plus précisément au niveau du tableau «Touba 07 places», c’est le calme plat qui prévalait. Les chauffeurs interrogés sur cette ambiance inhabituelle font savoir que les activités ne marchent pas, malgré la proximité du Magal. «Ça ne marche pas. Les clients ne viennent pas. Les voitures sont là mais nous ne voyons personne», soutient Amadou Wade qui regrette les «bonnes affaires» du garage Pompiers. Ce que confirme Saliou Djité, conducteur de «7 places» Dakar-Touba. «Les clients viennent au compte-gouttes», regrette-t-il.
Ces acteurs du transport dénoncent le silence de l’Etat sur les problèmes qui affectent la gare interurbaine «Les Baux maraichers». «C’est à cause du maraudage que la gare ne marche pas. Les véhicules de transport prennent des clients n’importe où sans être inquiétés», déplore Amadou Wade, rabatteur de son état. «Des véhicules qui n’ont pas de licence transport interurbain s’activent dehors sans être inquiétés par les forces de l’ordre», dénonce Saliou Djité. Bounama Wade de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts) impute tout ce désordre à l’Etat qui, selon lui, a cautionné les gares routières parallèles. «Tout ce désordre est de la faute de l’Etat qui protège certaines personnalités politiques qui ont des véhicules dans le transport et qui prennent des clients là où ils veulent sans être inquiétés. C’est injuste», dénonce-t-il. «L’Etat doit prendre ses responsabilités sur cette gare qui a appauvri les chauffeurs qui restent parfois trois semaines sans prendre de départ», conclut-t-il.
Théodore SEMEDO