Le commun des Sénégalais sera fixé le 24 octobre prochain sur la sulfureuse affaire du Lamantin Beach. Ainsi en a décidé la Cour d’appel de Saint-Louis.
Celle-ci a, ainsi, libéré tout le monde à l’issue d’un procès qui a permis d’avancer dans ce dossier qui tient en haleine tout un peuple depuis 2012.
C’est aux environs de dix heures que le procès a démarré. De l’interrogatoire aux plaidoiries en passant par le réquisitoire de l’avocat général, le rendez-vous aura duré près de dix tours d’horloge. Il a fallu batailler ferme pour avoir gain de cause. Les avocats de la défense, ceux de la partie civile tout comme l’avocat général se sont évertués à dire le droit et surtout à convaincre. Mes Félix Sow, René Lopy, Ciré Clédor Ly et les autres avocats de la partie civile ont corsé la note. Ils ont mis à profit leur temps de parole pour plaider la culpabilité de Luc Nicolai et Abdoul Khadre Kébé, présents à l’audience pour détention de drogue, extorsion de fonds et atteinte à la bonne administration de la justice. Ainsi, ils vont demander un dédommagement de 500 millions pour Bertrand Touly «dont l’honorabilité a été entachée par des histoires de narcotrafiquant» et un milliard Cfa pour le Lamantin Beach «qui a payé un lourd tribut», selon les avocats-conseils.
L’avocat général va abonder dans le même sens. Samba Laobé Gningue d’expliquer, en substance, que le droit doit être dit à la mesure des délits commis.
La défense composée, entre autres avocats, de Mes Cissé, Sène, Camara, va mettre en exergue l’absence des autres éléments-clés de l’affaire. Ils vont pointer les sieurs Djibril Diop, Bertrand Touly, Eric Fillibert ou encore Talla Niang, le cousin d’Abdoul Khadre Kébé. Demandant la relaxe de leurs clients, les robes noires n’ont pas manqué de réclamer une expertise contradictoire des relevés téléphoniques qui ont joué un rôle central dans le dossier. Last but not least, la défense a battu en brèche les accusations d’association de malfaiteurs tout en dénonçant la mise à l’écart du procès-verbal établi par les agents des douanes sénégalaises.
Gabriel BARBIER (Correspondance)