L’éthnicisation à outrance de l’administration, la vassalisation des institutions républicaines entre autres griefs exposés sont loin de plaire à l’ancien commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle Boubacar Sadio. Ce dernier qui vient de se jeter dans la mare va lancer dans les jours à venir le mouvement citoyen «La nouvelle République, Askan Wi Jengu Leen». Malgré cette dénomination pompeuse, ce mouvement n’est point une «incitation à la révolte déstabilisatrice de la paix sociale», mais plutôt une prise de conscience des populations de leur véritable pouvoir, de leur centralité dans la conduite des affaires publiques. C’est en tout cas l’annonce faite par le patron de ladite structure dans la note rendue publique dont Walf Quotidien détient une copie. Ce nouveau cadre se veut un mouvement citoyen de dimension mondiale avec, au niveau de la diaspora, des cellules dans toutes les villes de tous les continents et au niveau intérieur dans tous les quartiers et villages.
La nouvelle République que compte bâtir le commissaire Sadio va bannir toutes les formes d’opposition et d’exploitation économique, de répression politique ainsi que toute obsession pouvoiriste. Cette «nouvelle République» compte également bannir le népotisme, le mensonge, la duperie et la fourberie qui ne sont plus éléments structurants du discours politique. «Le parjure ainsi que la violation des dispositions de la constitution de la part du président de la République seront considérés comme des actes de haute trahison», mentionne l’officier de police à la retraite. D’ailleurs, prévient-il, «la transhumance politique sera légalement considérée comme un acte de trahison sociale et d’atteinte aux mœurs politiques».
Se voulant on ne peut plus explicite, le porte-parole des policiers radiés de faire savoir : «Dans le cadre d’une conspiration intellectuelle, sociale et économique, les élites politiques ont réussi par la perpétuation d’un système institutionnel intentionnellement, consciencieusement réfléchi et muri ainsi qu’à travers un monde efficace de dévolution du pouvoir en vase clos, à maintenir les populations non seulement dans les profondeurs abyssales de l’inconscience civique et de l’irresponsabilité citoyenne mais aussi dans le trou noir permanent de la naïveté et de l’ignorance politique». Avant de poursuivre en ces termes : «La remise à l’endroit des paradigmes qui doivent régir les relations entre les autorités et les citoyens ne pourra se faire que par une révolution. Il n’est évidemment point question de révolte, de jacquerie encore moins d’insurrection, mais d’une révolution des mentalités, des esprits de conscience par le peuple souverain de son statut de véritable détenteur de pouvoir et par les autorités politiques en charge de la gestion des affaires de la cité de leur véritable statut de simples délégataires agissant au nom et pour le compte des populations dont ils sont les humbles serviteurs voire esclaves».
Walf Quotidien