CHRONIQUE DE MAREME
Malick : La rencontre
Deux heures avant
Je suis assis dans mon bureau me demandant comment trouver rapidement de l’argent sans céder mes 5% d’actions. Cela m’affecte au plus haut point dans la mesure où je n’aurais plus de pouvoir au sein de mon entreprise. Je connais les actionnaires, juste des hommes d’affaires dont la priorité est d’augmenter leurs gains sans se soucier de l’intérêt de l’entreprise. Pif, c’est dégueulasse… Toc toc, je regarde la porte sans avoir la force de dire entrer. C’est Suzanne qui commence d’abord à entrer sa tête avec timidité en me sortant ses trente-deux dents. La pauvre, je suis en train refouler toute ma colère sur elle.
– Tu entres ou tu me laisses passer dit une voix derrière elle. C’est Mouhamed avec un visage renfrogné.
– Je ne suis pas d’humeur Mouha, dis – je en prenant les devants.
– Tu crois que je le suis ? C’est quoi encore ces caprices de gamin que tu nous sors. Il parait que tu ne veux pas prendre au téléphone Michel Smith. Je me tourne vers Suzanne qui se cache derrière mon ami.
– Secrétaire, c’est pour garder les secrets. Je vais te renvoyer si tu continues de…
– Laisse cette pauvre femme tranquille et fiche nous la paix avec ton humeur massacrante. Tu es en train de nous pourrir la vie depuis… Il se tait et cette fois baisse les yeux. Je sais ce qu’il voulait dire et mon cœur se serre comme à chaque fois qu’on évoque ou qu’on fait allusion à elle.
– C’est bon tu as fini maintenant, laissez-moi seul s’il vous plait.
– Ibra, si tu ne fais rien, l’entreprise va couler. Si cet homme t’appelle c’est parce qu’il a surement un actionnaire en vue. Je n’ai plus de raison ni d’arguments à avancer pour les banques, il faut que l’on paye les dettes si on veut gardes les portes ouvertes.
– Je ne veux pas que ces actionnaires prennent le dessus…
– Tu auras une solution le temps voulu, pour l’instant il y a priorité. Le marché du travail est saturé et je ne veux pas avoir à chercher du boulot à 42 ans passé. Cette dernière réflexion me fit rire et aussi prendre conscience du danger si je ne fais rien.
– Je l’ai déjà rabroué et en plus je voyage ce soir, tu…
– J’ai déjà parlé avec lui et tu ne peux pas avoir mieux. L’actionnaire est une veuve qui s’est reconvertie dans les actions humanitaires. Il parait qu’elle a injecté 10 millions de dollars dans une ONG sans rien en contrepartie à part travailler avec eux. Ce qui veut dire que ce n’est pas une intéressée. Le meilleur dans tout ça, c’est qu’elle est ici au Sénégal pour quelques jours. Mr Smith dit que tu peux la voir avant de partir ce soir.
– Déjà ? Il ne perd pas son temps lui. Je prends un grand air et me tourne vers Suzanne. Ok c’est bon ?
– Youpi, crie Mouha en sautant.
– Ne t’emballe pas trop, je fais juste un contact visuel mais avant de signer quoi que ce soit, je veux d’abord tout savoir d’elle.
– Oui chef et s’il te plait soit aimable avec elle. Surtout n’amène pas ta tête grognon là-bas.
– Dégage d’ici avant que je ne change d’avis, bouffon. On éclate de rire en même temps. Une heure plus tard, je sors de mon bureau, direction le rendez – vous.
Je suis dans le restaurant depuis presque une demi-heure. Je regarde encore ma montre. Je déteste les retards. J’espère qu’elle ne va pas me faire attendre ici trop longtemps.
Je regarde encore une fois ma montre, j’espère qu’elle ne va pas me faire poiroter trop longtemps. Je déteste attendre. Je vais rester encore dix minutes et si elle….Mes pensées se suspendent quand je lève la tête et que mon regard croise celui d’Aicha. Boom, fait mon cœur. L’air me manque et de suite ma tête tourne. Je suis tellement surpris que je reste cinq secondes sans bouger, me demandant si c’est vraiment elle. Quand elle me sourit et baisse les yeux alors j’en suis sûr. Je ferme les yeux et les rouvre, non je ne rêve pas. Quand je me lève, mes jambes me tiennent à peine et quand elle arrive à ma hauteur, l’air me manque carrément. Je la prends direct dans mes bras et la serre tellement fort que je remarque à peine qu’elle essaye de me repousser.
– C’est toi, c’est bien toi ?
– Vous voulez bien me relâcher s’il vous plait ? Crie – t – elle. Pourquoi elle me vouvoie ? Et pourquoi, elle ne répond pas à mon étreinte ? Je recule d’un pas pour mieux la jauger et elle semple à la fois en colère et confuse comme si elle ne savait pas qui je suis.
– Tu… Je n’ose pas finir ma phrase. Elle confirme ce que je pensais en me demandant.
– Qui êtes – vous ?
– Tu..tu ne me reconnais pas ? Elle fronce les cils et fait signe de non. Mes larmes montent de suite. Commençant à trembler, je me rassoie et me prends le visage. C’est trop pour moi…
Aicha : L’amnésie
Mon cœur bat très vite. Cet homme me connait et semble tellement ému qu’il ne tient plus sur ses jambes. Moi aussi d’ailleurs. Quand il m’a pris dans ses bras, tout mon corps à frissonné. Et là, à le voir essuyer des larmes, je me dis que je devrais être quelqu’un de très important pour lui. Il a dû vraiment m’aimer. Je m’assoie en face de lui ne sachant quoi faire. Il prend un grand air, essuie ses larmes et me regarde droit dans les yeux en souriant. Waw, il est vraiment beau ce gars. Je regarde ses lèvres sans le faire express le faisant presque éclater de rire comme s’il avait lu en moi. Je baisse les yeux de honte.
– Tu ne te souviens vraiment pas de moi, ton mari. Boom boom boom (mon cœur). Qu’est – ce qu’il vient de dire là ? Oui Aicha, je suis ton mari et tu as disparu depuis un an et presque quatre mois. Cette fois c’est moi que l’émotion risque de tuer. Il se lève et vient s’assoir à côté de moi en tirant la chaise. Comme si cela ne suffisait pas, il se lève de nouveau, me prend la main en la tirant m’incitant à me lever pour le suivre.
– Vous m’amenez où ?
– Chez moi et arrête de me vouvoyer. Je reste sur place, l’obligeant à s’arrêter.
– Je ne peux pas vous suivre comme ça parce que vous me dites juste que… je me tais, c’est trop nouveau pour que je dise ce mot. Mon mari, c’est trop pour moi.
– D’accord ! C’est quoi le numéro de ta chambre ? J’hésite à le lui donner et ça l’énerve visiblement. Les gens nous regardent comme des fous, dit-il. Je fais un tour des yeux et me rends compte qu’il a raison. En plus je ne sais pas ce qu’il va me révéler alors vaut mieux que l’on soit seul.
– Tu as raison, allons-y. Il se met de côté pour que je le devance. En marchant devant lui, je sens son regard sur moi et j’essaye de marcher droit de mon mieux. Dans l’ascenseur, c’est encore pire. A chaque fois que je me risque à le regarder, il me sourit ou fait une mimique qui le rend encore plus mignon.
– Au moins, l’attirance que tu ressentais pour moi est toujours là et si tu veux savoir c’est réciproque. Si je m’écoutais. Hum ! Mon cœur s’emballe. Il s’approche de moi d’un pas félin et m’enlace sans que je n’essaye de me dégager et là l’ascenseur s’ouvre.
– Folami ? C’est bien toi ? Je me tourne vers une Bianca qui ouvre grandement ses yeux.
– Ce n’est pas ce que tu crois. Elle ne me répond pas et se tourne vers… comment il s’appelle encore ? Oui Malik je ne sais quoi. Ils se fusillent un moment du regard avant que Bianca ne revienne sur moi avec un sourire
– Tu as raison de perdre la tête. Tu….
– Il se dit être mon mari, coupais-je.
– Quoi ? C’est une blague n’est – ce pas ? Ricane-t-elle.
– Je ne pense pas ? Je ne me suis pas trompé en venant ici Bianca. Devant elle, je laisse sortir mes émotions et mes larmes coulent. Elle est la seule à savoir à quel point j’ai souffert de mon amnésie. Elle me prend dans ses bras une bonne minute avant de me ramener dans la chambre, suivi de près par Malick dont j’ai apprécié le silence.
Dès que nous nous sommes assis, il m’a demandé de quoi je me souvenais exactement. Rien, lui répondis – je. Je lui racontais mon réveil à l’hôpital et ce qui s’était passé après. Je voyais ses mâchoires se crisper et son regard noircir à chaque fois je parlais de mon défunt mari ou de mes opérations qu’on m’avait expliquées par la suite. Quand je finis, il prit un grand air et vient s’assoir à côté de moi.
– Donc si je comprends bien, tu t’es jetée d’un balcon et à ton réveil, ce salaud qui se disait être ton mari n’était plus là. Et là, il commence à me raconter ma propre histoire. D’abord mon premier mariage avec un maire, le fait que ce dernier ait voulu me vendre à cet homme qui m’a finalement kidnappé après mon deuxième remariage. La grande surprise. Durant tout le temps qu’il me contait ce passé, je n’ai pas arrêté d’avoir un haut le cœur. Je me suis fait des milliers de films mais jamais je n’aurais imaginé que l’homme qui se disait être mon mari était en fait un psychopathe qui m’avait enlevée. J’étais en état de choc quand il a fini. Il a essayé de me prendre dans ses bras mais je me suis levée en courant vers la douche où j’ai vomi tout mon déjeuner. Je suis restée plus de dix minutes dans la douche enfermée à clé jusqu’à ce que Bianca tape à la porte.
– Ca va mon cœur ? Je me lève doucement et vient lui ouvrir. Elle me sourit grandement. En tout cas, tu es bénie des Dieux, dit-elle, tu as vu le mec, il est plus beau en vrai. Je ris sans le faire express. Cette femme trouve toujours un moyen de me faire rire même en cas de catastrophe.
– Qu’est – ce que je vais faire maintenant ?
– Si c’était moi, je le suivrais comme un toutou. Je me dirige vers la chambre et me couche sur le lit comme un chiffon.
– Au moins, je comprends maintenant pourquoi j’ai essayé de me suicider.
– Allons le retrouver, le pauvre est inquiet et comme toi c’est un choc de te revoir comme ça. En tout cas, ta fille est magnifique. Je me redresse direct.
– J’ai une fille ?
– Oui, vous vous ressemblez comme deux gouttes d’eau. Il m’a aussi montrée pleins de photos de vous deux. Vous sembliez vraiment amoureux l’un de l’autre.
– Michael m’a dit qu’il s’est ruiné en essayant de me retrouver et c’est pour ça qu’il vend ses actions aujourd’hui. Il devait surement m’aimer.
– Plus que tu ne peux l’imaginer. Je sursaute et me tourne vers Malick qui franchit la porte de ma chambre et vient s’assoir entre mes deux jambes en me murmurant doucement. Et je t’aime toujours aussi passionnément et aussi fort qu’avant. Cette période a été la plus sombre de ma vie et je ne sais même pas comment j’ai fait pour tenir. Tu es une partie de moi et le fait de t’avoir perdue m’avait détruit. Tu ne peux pas savoir à quel point j’ai souffert. D’abord d’avoir failli à mon devoir de mari qui n’était pas seulement de t’aimer mais aussi de te protéger. Ensuite le fait de ne pas savoir où tu étais, si tu étais morte ou… Il se tait et ses yeux s’embuent de larmes. Quand il m’embrasse, je n’ai ni la force de le repousser, ni l’envie. Un baiser d’abord doux, ensuite sauvage. Quand il m’a relâché, je respirais à peine. Heureusement que je suis assise.
– Hum hum, je suis toujours là moi. Je baisse la tête de honte. Qu’est – ce qui m’a pris de répondre avec autant d’entrain à ce baiser. Je connais cet homme à peine. Certes c’est mon mari mais quand même.
– Et si tu faisais tes bagages ? Je vais en profiter pour appeler tes parents. Je n’arrive toujours pas à y croire, finit- il en souriant. Quand il s’éloigne de moi sortant son portable de sa poche, je ne peux m’empêcher de l’admirer du regard.
– Il y a quelqu’un ? Je sens que je vais perdre ma meilleure amie. Bianca vient s’assoir près de moi en ricanant. C’était comment demande-t-elle. Hé ma chérie je t’envie, un tel étalon. Je sens que le lit va craquer ce soir.
– Quel lit, dis – je paniquée.
– Ne fais pas la timide et si c’était moi ah, non je vais le dévorer tout cru.
– C’est trop rapide, Bianca. Je commence à avoir mal à la tête, dis – je en posant ma main dessus.
– Vu le baiser que vous venez de vous échanger c’est normal. Et arrête de faire la maligne.
– Je ne peux pas partir comme ça avec lui.
– Donc tous les jours-là où tu me rabâchais les oreilles avec ton passé, c’était du pipeau.
– Non mais…
– Y a quoi. Tu… Malick rentre dans la chambre en me tendant le portable.
– C’est ta maman, elle veut te parler. Je fais non de la tête. S’il te plaît parle avec elle sinon elle va faire une crise. Je prends le portable.
– Allo ? Personne ne répond, je reprends allo ?
– C’est toi ma fille. Sa voix est presque éteinte
– Oui dis – je moi aussi émue. C’était encore parti pour un tour d’émotion, de louanges à Dieu, de pleurs, de cris et que sais-je encore. J’ai n’ai pratiquement rien entendu parce qu’ils y avaient plusieurs personnes qui parlaient. N’y pouvant plus, j’ai remis le portable à Malick qui leur a donné rendez à la maison. Dès qu’il a raccroché, il a commencé à aider Bianca à faire mes valises. Il lui posait des questions sur l’ONG, notre vie au Nigéria…Je les écoutais à peine. C’est vrai qu’il ne s’est pas passé un jour, une heure sans que je ne prie pour retrouver la mémoire ou rencontrer quelqu’un qui pourrait m’édifier. Mais savoir tout ça en une demi – heure me trouble. Je regarde à la dérobée mon mari. Cet homme peut faire chavirer toutes les femmes du monde. Tout en lui est charme. De par sa démarche souple, son regard transperçant, ses gestes viriles et sensuels. Il dégage un sexe Apple énorme avec ses muscles qui se distendent dans ce costume qui lui va à ravir. A un moment, comme s’il sentait mon regard, il se tourne vers moi et me sourit et quel sourire. Bianca a raison, pourquoi se prendre la tête. Je suis à la fois excitée et anxieuse de retrouver ma famille surtout ma fille. Mon Dieu qu’elle histoire.
Suzanne : La crainte
J’étais dans ma chambre en train de me reposer, en attendant 20 h pour servir le diner quand je reçu un appel de Malick. J’ai hésité à répondre mais le connaissant, il va appeler mon mari comme il a l’habitude de faire quand il n’arrive pas à me joindre. Je décroche énervée au plus haut point.
– Tu ne me croiras jamais Suzanne, crie – il presque au téléphone. Il éclate de rire et direct je devine.
– Aicha ? Tu sais où elle se trouve ?
– Mieux que ça, elle est à côté de moi ? Là je me relève complétement de mon lit.
– Tu… tu… c’est…. Pourquoi….Je ne savais pas quoi dire tellement j’étais surprise.
– Dieu me l’a ramenée Suzanne, je suis si heureux que j’ai peur que mon cœur n’exploser de joie. C’est elle la fameuse Mlle Baba. Je te jure que j’ai failli avoir un syncope en la voyant.
– C’est vrai Folami Baba ABimbola. Non, incroyable, alléluia. Pourquoi elle n’a pas fait signe depuis tout ce temps ?
– Elle a perdu totalement la mémoire. Je t’explique tout quand on se voit.
– Vous êtes où ? J’arrive tout de suite, dis-je en ouvrant mon armoire.
– Là je suis à l’appartement où elle et son amie déposent ses affaires. Elle semble un peu perdu c’est pourquoi je pense que c’est mieux après qu’elle ait vu tout le monde qu’elle revienne ici.
– Dis plutôt que tu veux rester seule avec elle après. Je l’entends rire, c’est tellement bien de l’entendre à nouveau rire. C’est une vraie bénédiction le retour de Aicha.
– Non blague à part, la situation est un peu délicate. C’est Aicha mais avec une autre identité, une autre vie. Si tu veux savoir, là j’ai même peur de lui dire qu’elle est ma deuxième femme avec son air de toubab là.
– Air de quoi ha ha ha ha. Tu es dans la merde.
– Walay (je te jure). Je dois carrément la reconquérir mais tu me connais hi hi hi. Bon je dois te laisser, on se retrouve là-bas. Il raccroche et moi je me dépêche de m’habiller.
En arrivant devant le portail, je vois déjà deux voitures garées, celles d’Oumi et Mouhamed. A l’intérieur, je la cherche direct du regard et la retrouve au milieu du salon bien entouré. Elle n’a pas trop changé juste qu’elle est devenue plus féminine. Elle n’a jamais osé dévoiler ses jambes magnifiques et voilà qu’elle porte une robe qui lui arrive à peine aux genoux accompagné en plus d’une belle paire de chaussures dorées hyper classe. Je ne vais pas demander à Malick si la nouvelle Aicha plait à Malick, vu comment il la dévore des yeux. Tout en elle dégage de l’argent et l’attrait qu’il procure. Nos regards se croisent et elle me sourit timidement. C’est bien elle. Je l’a prends chaleureusement dans mes bras avant que Malick ne fasse les présentations. Il y a aussi son amie, Bianca me dit – on et qui est toute souriante. Aicha qui ne lui lâche pas la main semble vraiment mal à l’aise. Il est vrai que c’est vraiment bizarre surtout qu’elle semble complétement perdue au milieu de tous, devant cette effervescence d’amour. Quand ses parents sont arrivés, l’émotion était à son comble et nous avons tous finis par pleurer. De deux fois, elle a essayé de prendre sa fille mais cette dernière a refusé, se blottissant dans les bras d’Abi. Cette dernière semblait vraiment heureuse de la revoir et n’arrêtait pas de servir des collations à gauche et à droite. Elle est devenue maintenant mon amie car j’ai vu qu’elle avait un cœur en or vu comment elle prenait si soin de la fille d’Aicha et surtout qu’elle a supporté tant bien que mal son mari quand il était au plus bas.
– Suzanne, je peux te parler une minute, dit Malick en me faisant signe de la tête. Nous allons nous enfermer dans son bureau et je vois qu’il a l’air tendu.
– Que se passe t – il ?
– Tu as vu comme elle a changé ?
– Juste côté vestimentaire mais…
– Aicha a failli avoir une attaque quand je lui ai dit qu’elle était ma deuxième femme et sans son amie elle n’allait pas accepter de venir ici. Elle est en mode panique totale et je ne sais pas quoi faire.
– Patienter, juste patienter. C’est plus dur pour elle Malick.
– Je ne veux même pas penser à tout ce qu’elle a vécu avec ce monstre jusqu’ à la pousser à intenter à sa vie.
– Il ne le faut surtout pas. La seule chose qui compte aujourd’hui c’est vous deux. Ferme définitivement la page de Wilane et reprenez ensemble votre vie là où vous l’aviez laissé. Petit à petit, tu verras que tout reviendra à l’ordre. Il sourit rêveusement avant de dire
– Si je comprends bien, je dois reconquérir ma propre femme ? Je ne pense pas que se ça soit un problème vu comment elle a répondu si langoureusement à mon baiser.
– Déjà ? De toute façon tu es un expert en la matière alors je ne m’inquiète pas pour ça. Tu connais ton plus gros problème et ce ne sera pas facile de te débarrasser d’elle comme la première fois. A ces mots, il se prend la bouche et s’assoie avec découragement sur son fauteuil.
– Chi, j’avais même oublié son existence celle – là. Qu’est-ce que je vais faire avec elle. Je suis vraiment dans la merde moi.
– Franchement Malick, je ne comprends toujours pas pourquoi tu as repris avec Marianne ? Vous les hommes avec votre manie d’ouvrir vos barquettes…Son regard noir me fait taire. Il se lève en crispant les mâchoires.
– Je règlerais ça plus tard. Allons avant qu’ils ne s’inquiètent.
Nous sommes resté encore une heure avant qu’Aicha ne prétexte une migraine pour disposer. Tous voulaient encore rester avec elle mais elle semblait vraiment à bout.
Nous étions dehors à l’attendre faire ses au revoir à sa mère qui avait du mal à la lâcher.
Mouhamed (ton taquin) : Alors bro ? Tu n’as pas un avion à prendre ?
Moi (rigolant) : C’est vrai ? C’est dans trois heures non ?
Malick (fronçant les cils) : Vous croyez vraiment que je vais partir ? Je ne resterais plus jamais loin d’elle.
Menoumbé (ricanant) : Thieum Roméo dicatina (Roméo est de retour).
Mouhamed (cette fois sérieux) : Blague à part, nous ne pouvons plus nous permettre de perdre un client même si maintenant avec une milliardaire à tes côtes…. ?
Malick (Enervé) : Tu crois qu’on va garder cet argent ?
Aicha (venant vers nous) : Quel argent ? Tout le monde se tait un moment.
Malick : De Wilane bien sûr.
Aicha (visage ferme) : Je ne pense pas que cela vous regarde, dit – elle en nous regardant tous. Je vois une veine danser sur le front de Malick, signe qu’il est énervé et qu’il se retient.
Malick (parlant calmement) : Je n’accepterais jamais que tu gardes l’argent de….
Aicha (le coupant) : La décision ne te revient pas. Est – ce qu’on peut y aller maintenant dit – elle en contournant la voiture.
Menoumbé (choqué) : Moyenname (incroyable). Ki môme changé na di (elle a vraiment changé).
Moi (intervenant) : Laissez-lui du temps surtout toi Malick. Ne la bouscule pas et n’essaye pas de lui imposer quoi que ce soit. Cette journée a déjà été riche en émotion alors n’en rajoute pas. Comme je te l’ai dit soit patient et tout redeviendra dans l’ordre.
Malick (perplexe) : Si tu le dis. Il entre dans la voiture d’un air abattu.
Mouhamed : Tu crois qu’ils vont réussir à redevenir comme avant.
Menoumbé (souriant) : Moi je le pense. Leur couple est comme le rocher. Quel que soit la tempête ou l’orage qui le traverse, il restera toujours intact.
Ce qui est sûr c’est qu’avec la tempête Marianne qui va venir, j’ai peur pour eux pensais – je tout bas.
A lire chaque lundi…
Par Madame Ndèye Marème DIOP
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