Moustapha Niasse installe un épaisse écran de fumée autour de la levée de l’immunité de Barthélémy Dias. Le président de l’Assemblée nationale a «certainement» convoqué le bureau de l’institution mais il ne donne pas l’ordre du jour et ne précise pas si la justice a demandé la levée de l’immunité du socialiste.
La demande de levée de l’immunité du député socialiste Barthélémy Dias est en train de mettre sens dessus dessous l’Assemblée nationale. Cette affaire est en train de créer une véritable cacophonie au niveau de la deuxième institution du pays. Moustapha Niasse, le président de l’Assemblée nationale, qui s’exprimait, hier, en marge d’une rencontre avec la commission technique du ministère de l’Intérieur, chargée de l’établissement des nouvelles cartes d’identité Cedeao, affirme que la demande de levée de l’immunité parlementaire de Barthélémy Dias sera «certainement» examinée aujourd’hui à l’Assemblée nationale. «Le bureau de l’Assemblée nationale est certainement convoqué demain (aujourd’hui: Ndlr) pour statuer sur cette affaire de la levée de l’immunité parlementaire de Barthélémy Dias. Je m’en arrête là», dit-il. Le président de l’Assemblée nationale fait dans le clair-obscur. Il ne précise pas si l’Assemblée nationale a été saisie par les autorités judiciaires.
Pourtant, cette immunité parlementaire ne peut être levée que sur demande écrite du procureur de la République. Même la demande écrite de Barthélémy Dias ne peut pas contraindre le bureau de l’Assemblée nationale à lever son immunité, d’après Moustapha Diakhaté, le président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar. «Ce que dit le règlement intérieur sur la levée de l’immunité parlementaire. En matière de levée d’immunité, l’Assemblée ne s’autosaisit pas et une demande d’un député pour la levée de sa propre immunité est irrecevable. Seules les autorités judiciaires sont habilitées à demander l’autorisation de l’Assemblée nationale pour poursuivre un député. La demande de sa levée est du ressort exclusif des autorités judiciaires», explique-t-il.
Autre signe de cette cacophonie installée par cette affaire Dias-fils au niveau de la deuxième institution du pays, des députés membres du bureau de l’Assemblée nationale ont reçu leur convocation, mais ils ignorent l’ordre du jour de cette rencontre. C’est le cas du président du groupe parlementaire de la majorité.
Charles Gaïky DIENE (Walf Quotidien)