En 1994, Corneille Nyungura, alors 17 ans et ayant grandi dans une famille relativement aisée, nourrissait le rêve de devenir un grand chanteur dans son pays.
Mais sa vie a basculé pendant le génocide de 1994 qui a fait au moins 800.000 morts, des Tutsis et Hutus modérés.
Le 15 avril 1994, caché derrière un canapé à son domicile, Corneille a assisté au massacre de sa famille (ses parents, ses deux petits frères et sa petite sœur) par “un escadron de la mort”.
Devenu citoyen canadien, Corneille est l’un des Rwandais qui exportent le mieux le RnB.
Ce drame familial est également développé dans son autobiographie, “Là où il le soleil se disparaît” (XO Editions), qu’il a publiée récemment.
Dans sa lutte pour comprendre et accepter ce qui est arrivé en 1994 dans son pays d’origine, le chanteur affirme qu’il a développé une «crainte irrationnelle» de retourner dans son pays natal.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision française, LCI, Corneille souligne que le Rwanda est la seule partie de son identité avec laquelle il doit encore se réconcilier.
“Ceux qui ont décimé ma famille ce soir-là occupent des postes de responsabilité dans l’armée actuelle du Rwanda”, a -t-il dit.
“Les miliciens hutus ont massacré des centaines de milliers de Tutsis. Mais il y a des cas, comme le mien, où l’armée Tutsi a tué de sang-froid des enfants. J’ai du mal à me dire qu’en arrivant à l’aéroport, je verrais peut-être les soldats qui ont tué les miens”, a expliqué Corneille.
C’est la première fois que la Star du RnB a directement accusé l’armée pour le massacre de sa famille.
Les autorités rwandaises n’ont pas encore réagi aux allégations de Corneille qui a perdu toute sa famille dans le génocide.
BBC