La première visite de Recep Tayyip Erdoganà l’étranger depuis le putsch raté du 15 juillet reflète un désir mutuel d’un rapprochement avec Vladimir Poutine.”Une nouvelle étape” pour le camp turc et “une rencontre d’une importance extrême” selon un conseiller du Kremlin. Après des mois de froid diplomatique avec Moscou et les Occidentaux, Recep Tayyip Erdogan se rapproche bel et bien de Vladimir Poutine à Saint-Pétersbourg, relate Le Monde.
C’est que le crash d’un bombardier russe abattu par l’aviation turque au-dessus de la frontière turco-syrienne en novembre 2015 avait déclenché novembre une grave crise dans les relations entre Moscou et Ankara. Aujourd’hui, les deux camps semblent être prêts à “tourner la page”.
Europe
Vladimir Poutine a été l’un des premiers dirigeants étrangers à téléphoner à Recep Tayyip Erdogan pour condamner le putsch raté le 15 juillet dernier. De son côté, le président turc a répondu avec virulence aux critiques des Occidentaux sur l’ampleur des purges post-coup d’Etat. Il reproche à ses partenaires, européens comme américains, leur manque d'”empathie” et de soutien et regrette que personne ne soit venu lui témoigner sa solidarité.
“Le monde occidental a été en contradiction avec les valeurs qu’il défend. Il doit être solidaire de la Turquie, qui s’est approprié ses valeurs démocratiques. Malheureusement, il a préféré laisser les Turcs seuls. Les Occidentaux ne devraient pas se soucier du nombre de personnes arrêtées ou limogées. Cela fait cinquante-trois ans que nous sommes aux portes de l’Europe. L’UE est la seule responsable et coupable. Personne d’autre que la Turquie n’a été traité de cette manière. L’Union européenne ne se comporte pas de façon sincère avec la Turquie”, ajoute Recep Tayyip Erdogan.
Syrie
Recep Tayyip Erdogan, qui refuse toujours d’écarter l’éventualité d’un retour de la peine de mort en Turquie, reproche également aux Occidentaux de s’appuyer sur les forces kurdes de Syrie pour combattre l’organisation Etat islamique (EI).
“600.000 personnes ont été tuées jusqu’à présent en Syrie. Qui en est le responsable? Assad. Le responsable de la mort de 600.000 de ses citoyens ne devrait pas bénéficier de notre soutien. Pourtant, certains le soutiennent. Si nous croyons en la démocratie, nous ne devons pas jouer à ce jeu. Nous devons aller vers autre chose. On nous dit que si Assad s’en va, on aura Daesh. Rien de tel n’aura lieu”, conclut le président turc.
Le Monde