Le Comité du patrimoine mondial, réuni depuis dimanche 10 juillet à Istanbul (Turquie), a inscrit les Villes anciennes de Djenné (Mali) sur la Liste du patrimoine mondial en péril.
Dans un communiqué de presse reçu à l’APS, l’UNESCO justifie cette décision par “l’insécurité dans la région qui ne permet pas la mise en œuvre des mesures de protection du bien”.
“Le bien culturel dénommé ’Villes anciennes de Djenné’ est un bien en série composé de quatre sites archéologiques Djenné Djeno, Hambarkétolo, Kaniana et Tonomba, et du tissu ancien de la ville actuelle de Djenné couvrant une superficie de 48,5 ha et divisé en dix quartiers”, explique le site de l’organisation.
Selon l’UNESCO, “le bien est un ensemble qui a longtemps symbolisé la ville africaine par excellence. Il est aussi particulièrement représentatif de l’architecture islamique en Afrique subsaharienne”.
Le communiqué de presse indique que le Comité a fait part de “sa préoccupation concernant ce bien situé dans une région affectée par l’insécurité”, expliquant que “ce contexte ne permet pas de lutter contre les menaces qui affectent le site, notamment la détérioration des matériaux dans la ville historique, la pression urbaine et l’érosion des sites archéologiques”.
“Le Comité a également lancé un appel à la communauté internationale pour soutenir le Mali dans ses efforts visant à assurer la protection du site”, ajoute le texte.
Habité depuis 250 av. J.-C., le site des Villes anciennes de Djenné s’est développé pour devenir un marché et une ville importante pour le commerce transsaharien de l’or. Aux XVe et XVIe siècles, la ville a été un foyer de diffusion de l’islam. Ses maisons traditionnelles, dont près de 2 000 ont été préservées, sont bâties sur des petites collines toguere et adaptées aux inondations saisonnières.
Le site a été inscrit en 1988 sur la Liste du patrimoine mondial. Djenné, chef-lieu du cercle du même nom, située à 130 km au sud-ouest de Mopti (la capitale régionale) et à environ 570 km au nord-est de Bamako (la capitale nationale), est l’une des villes les plus anciennes d’Afrique subsaharienne.
La Liste du patrimoine en péril est conçue pour informer la communauté internationale des conditions menaçant les caractéristiques mêmes qui ont permis l’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial et pour encourager des mesures correctives.
La 40e session du Comité du patrimoine mondial se poursuivra jusqu’au 20 juillet sous la présidence de Lale Ülker, ambassadeur, directrice générale des affaires culturelles et de la promotion à l’étranger au ministère turc des affaires étrangères.
APS