Lionel Messi et l’argentine sont-ils maudits ? La question n’est pas saugrenue au vu du compagnonnage imbibé d’un goût d’inachevé. Messi avec l’Albiceleste, c’est trois finales de Copa America perdues (2007, 2015 et 2016), une finale de coupe monde perdue en 2014. Une «malédiction des finales» en phase d’éclabousser le talent mondialement reconnu des joueurs de l’Argentine, pour s’ériger en une véritable légende.
Messi, plus espagnol qu’argentin
La remarque est peut être sévère mais c’est bien le point de vue de beaucoup de ses compatriotes. A la pulga, on reproche aussi de ne pas être un leader sur le terrain. Et, les propos de la légende Maradona, ne sont pas pour infirmer cette thèse. «C’est une bonne personne, mais il n’a pas de personnalité. Il n’a pas la personnalité pour être un leader», a analysé. En effet, celui qui ne cesse de faire des merveilles avec son club le FC Barcelone, peine à rééditer les mêmes exploits en sélection. Il aura beau être le recordman du nombre de ballons d’or gagnés, Messi restera toujours, aux yeux de nombre de ses compatriotes, un joueur qui n’a pas suffisamment écrit sa légende avec la sélection nationale. Et hier encore, lors de la finale de la Copa América, le petit « lutin » argentin n’a pas réussi un grand match, comme il en a habitué les supporters catalans. Il a certes mis la défense chilienne en danger mais sans réellement exploiter ses opportunités, notamment les balles arrêtées. Réputé fort dans cet exercice, le Blaugrana n’a pas pu, hier, tirer son épingle du jeu dans ce domaine. Et pourtant, en Argentine, tous les chemins mènent à la Pulga. Etant le joueur le plus utilisé, le numéro 10 argentin semble avoir laissé ses forces dans les nombreux matches qu’il a disputés (plus d’une cinquantaine). Est-ce par hasard, s’il a été le premier tireur argentin à rater lors de l’épreuve des tirs au but.
Et ses coéquipiers dans tout ça ?
Mais, Messi n’est certainement pas le seul responsable de cette désillusion. En effet, un regard sur le rétroviseur, permet de se rendre compte que certains joueurs n’ont pas été exempts de reproches lors de ces finales perdues. Lors de la finale de la coupe du monde 2014, perdue, Gonzalo Higuain avait la possibilité de marquer un ou deux buts. Et, ce manque d’efficacité, n’a pas été sans conséquence, surtout à ce haut niveau de jeu. L’adversaire allemand a concrétisé l’une de ses rares et véritables occasions, synonyme de victoire finale. Et, comme si la leçon de 2014 n’a pas été retenue, les Argentins ont refait hier, au Metlife stadium, les mêmes erreurs. En effet, lors de la première période du match, le même Gonzalo Higuain avait, sur une erreur de Gary Medel, l’occasion d’ouvrir la marque et mettre du coup son équipe sur les rails. Mais, la frappe du Napolitain, sans grande conviction, est passée à côté du cadre. Entré dans les dernières minutes du match, Sergio Kun Aguero a lui aussi gâché une occasion nette de but. S’il avait concrétisé cette opportunité dans les toutes dernières minutes de la prolongation, son équipe n’irait peut être pas jusqu’aux tirs au but. Avant la 30ème minute de jeu, le Chili jouait déjà à 10, suite à l’expulsion de Marcelo Diaz. Quelques minutes après, le défenseur argentin Marcos Rojo sera expulsé à son tour. Et pourtant, l’action qui lui a valu cette expulsion n’a jamais été une menace pour son équipe. Suffisant pour dire qu’au cours cette rencontre mouvementée, le joueur de Manchester United pouvait bien éviter ce rouge qui a certainement permis aux Chiliens de revenir dans le match.
Après cette nouvelle défaite en finale, Lionel Messi a annoncé sa retraite internationale: «La sélection, c’est fini pour moi, c’est la quatrième finale que je perds, la troisième de suite», a-t-il expliqué le gout amer, avant de poursuivre : «C’est un moment dur pour moi et pour toute l’équipe, c’est très difficile (…) J’aurais tellement voulu ramener un titre de champion en Argentine, je m’en vais sans y être parvenu.J’ai fait tout ce que j’ai pu, mais ce n’est pas pour moi, on a encore perdu une finale, cela me fait très mal de perdre, en plus aux tirs au but, ma décision est prise». A moins qu’il ne revienne sur sa décision, la Pulga tourne ainsi une douloureuse page de sa brillante carrière. Il laisse derrière lui une sélection «maudite», qui sera marquée à jamais par ces déconvenues.
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