Il n’a pas été convié à l’ouverture du dialogue national. Mais Mame Adama Guèye ne semble pas regretter son absence à la Salle des Banquets du palais de la République le 28 mai dernier. Membre de la Plateforme «Avenir, Sénégal bi nu beg», un mouvement qui a voté «Non» au référendum du 20 mars dernier, il affirme que cette rencontre avait pour objectif de préparer l’opinion à des retrouvailles entre le pouvoir et le principal parti d’opposition, le Pds. Invité, hier, de l’émission Opinions sur Walf tv et Walf fm, il soutient en effet que l’ouverture du dialogue national a été une mise en scène pour enrober les retrouvailles libérales, plus particulièrement le Pds et l’Apr. «Les événements qui ont suivi la déclaration du Président laissent penser que la finalité du dialogue national est de faire participer le Pds, d’ouvrir les discussions et préparer l’opinion aux retrouvailles libérales», dit-il, ajoutant que les faits ont montré qu’il y a eu une entente entre Macky et Wade. Et d’après lui, ce dialogue est le deuxième acte de cette entente. «Les autres participants, à leur corps défendant, ont été les acteurs d’une mise en scène, une forme de théâtralisation qui avait deux objectifs. Il s’agissait de frapper les esprits et l’imaginaire des Sénégalais pour montrer qu’on a un président qui discute avec tout le monde dans un pays apaisé. C’est un grand coup de communication», poursuit Mame Adama Guèye, indiquant que ce n’est pas un hasard si, au sortir de l’ouverture du dialogue national, le Président a parlé d’une éventuelle libération de Karim Wade.
Et pour convaincre qu’il y a eu une entente entre les deux formations politiques, Mame Adama Guèye, rappelle qu’Abdoulaye Wade n’a pas financé le référendum. Pire, il a brillé par son absence lors de la campagne, alors qu’il pouvait apporter beaucoup au camp du «Non». En conséquence, l’animateur de la Plateforme «Avenir, Sénégal bi nu beg» soutient que ce dialogue, dans sa forme et son timing, n’a rien de national. En plus, regrette-t-il, les urgences des Sénégalais comme la crise scolaire, la situation intolérable des talibés, la santé, etc n’ont pas été abordées. «Pour l’essentiel, on a entendu des laudateurs du Président lui tresser des lauriers et des discours d’opposants qui étaient dans leur rôle», critique-t-il.
Dans un autre registre, Mame Adama Guèye rejette toute idée d’un report des élections législatives, prévues en juin 2017. Il affirme qu’il n’y a aucune disposition légale pouvant conduire à leur report. «Je pèse bien mes mots, un report serait un coup d’Etat, même s’il y a un consensus entre certains partis politiques. Aujourd’hui, il serait inacceptable que des forces politiques s’entendent sur la base d’arrangements pour reporter les prochaines élections», prévient-il.
WALF