CINEMA : L’amateurisme banni, la carte professionnelle exigée
Il a fallu douze années d’attente pour enfin voir se concrétiser un des projets qui tient à cœur les professionnels du cinéma et de l’audiovisuel, à savoir la mise en place effective de la carte professionnelle.
La commission de délivrance de la carte professionnelle des métiers de la cinématographie et de l’audiovisuel composée de producteurs, exploitants de salle, techniciens de cinéma, réalisateurs et un journaliste-critique de cinéma, a examiné au total, 147 dossiers dont cinquante neuf pour la réalisation, vingt et un pour la production et régie, quatorze pour l’image, dix pour le son, quatre pour l’électro-machinerie, cinq pour la distribution et l’exploitation, dix en montage, etc.
Les critères qui ont prévalu lors de la sélection et qui sont basés sur le décret 2004-73 du 7 juin 2004 fixant les conditions de délivrance de la carte sont : la nationalité sénégalaise, le niveau de formation académique et professionnelle, l’expérience professionnelle, la pertinence des justificatifs du métier exercé entre autres. Pour la branche de la réalisation cinématographique et audiovisuelle, 36 candidatures ont été retenues et 23 ont été ajournées dont 6 pour défaut de nationalité sénégalaise. Dans cette branche, on peut retrouver les réalisateur Hubert Ndao et Mariama Sylla ou encore Cheikh Ngaïdo Ba entre autres. La production cinématographique et audiovisuelle avec 16 candidatures retenues contre 05 ajournées. Deux spécialistes du montage cinématographique et audiovisuel à savoir Khaly Fall et Makha Bao Fall recevront leur carte professionnelle. En revanche, huit d’entre eux n’auront pas cette chance.
Selon Hugues Diaz, les membres de la commission de délivrance se sont rendus compte des limites des critères du décret 2004. «Nous nous sommes rendus compte que le décret n’a pas pris en compte le cas des professionnels étrangers qui travaillent avec nous. Avec le critère de la nationalité, ils ne peuvent pas avoir accès aux cartes professionnelles», déplore le directeur de la cinématographie, Hugues Diaz. Pour y remédier, la commission propose de faire une révision «en profondeur» de ce décret afin de corriger ces insuffisances. «Nous voulons prévoir des dispositions réglementaires pour les étrangers vivant au Sénégal, en attendant de leur délivrer un permis de travail de six mois renouvelable en conformité avec leur carte de séjour», propose Hugues Diaz.
WALF