Les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Cette assertion fait les beaux jours du champ politique sénégalais.
Quand l’actuel président de la République demandait les suffrages des Sénégalais, il avait promis la rupture autrement dit de faire table rase sur toutes les entreprises de gaspillages et de dérives des régimes précédents. C’est ainsi que Macky SALL prônait une gouvernance sobre et vertueuse.
Mais aujourd’hui, beaucoup de Sénégalais se sont rendus compte que toutes ces promesses ne sont en réalité que du bluff. Pour donner un souffle au panier de la ménagère, il avait promis de réduire le train de vie onéreux de l’Etat en concoctant un gouvernement avec 25 ministres. Une promesse qui a fondu comme du beurre sous le soleil. Aujourd’hui, ils sont plus de cinquante à se prévaloir du rang de ministre.
Toujours en quête de suffrages, Macky SALL avait promis 100 mille emplois par an aux jeunes. A part les 10 mille ASP et les cinq mille recrues de la fonction publique, aucun autre enrôlement d’envergure n’a été noté. Le régime actuel avait fait tout un tintamarre autour des conseils des ministres décentralisés, des dépenses à n’en plus finir pour promettre des monts et des merveilles aux populations.
Le chef de l’Etat, avec son gouvernement, avait parcouru 12 des 14 régions pour, disait-il, appréhender les problèmes des populations et y remédier. A Saint-Louis, 300 milliards de F CFA ont été annoncés. A Kolda, 200,5 milliards F CFA étaient prévus. A Tambacounda, une enveloppe de 201 milliards F CFA dégagée. A Thiès, un Programme d’investissement triennal d’un montant de 448 milliards F CFA avait été promis. A Kédougou, un montant total de 109 milliards F CFA, Sédhiou 200 milliards de F CFA, Louga 250 milliards de F CFA, Diourbel 209 milliards de F CFA, Ziguinchor 360 milliards de F CFA; la liste est loin d’être exhaustive. Tels des vendeurs d’illusion, le chef de l’Etat et son équipe promettaient à tout va. Aujourd’hui, c’est la tristesse et la désolation. Aucune de ces régions n’a vu le moindre pécule.
Que dire de la traque des biens mal acquis annoncée en grande pompe par Macky SALL? Aujourd’hui, la machine judiciaire est à l’agonie. La CREI qui symbolisait cette traque est au point mort, les magistrats qui la composent en chômage technique.
Le régime actuel avait également promis de lutter contre la transhumance politique. Le chef de l’Etat s’était voulu chantre de la bonne gouvernance. Aujourd’hui, le système de débauchage est érigé en mode de gestion.
Lors da sa visite à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, le 31 juillet 2015, Macky SALL avait promis que le procès du meurtrier présumé de l’étudiant Bassirou Faye, tué lors d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre, aura lieu en octobre 2015. Encore du vent.
Macky SALL avait aussi promis de respecter les accords signés avec les syndicats d’enseignants. Ces promesses ont été rangées dans les tiroirs poussant ainsi enseignants du supérieur et du moyen secondaire, dans la rue avec des grèves et des marches à n’en plus finir.
Last but not least, le leader de l’Alliance pour la République (APR) avait pris l’engagement de réduire son mandat, une fois élu, de 7 à 5 ans pour, arguait-il, donner l’exemple. Son reniement est retentissant et dépasse les frontières sénégalaises.