Le pays des Zoulous et celui de la Teranga veulent raffermir leurs relations en passant par la culture. Lors d’une rencontre organisée à Dakar, les deux pays ont revu les axes prioritaires.
Il y a bien de raisons qui expliquent le besoin de se rapprocher davantage. Le Sénégal et l’Afrique du Sud en ont des motifs. Ce mercredi 20 janvier, lors d’une table ronde tenue à Dakar, les deux pays se sont retrouvés pour renforcer leur coopération par le biais de la culture. «Le Sénégal et l’Afrique du Sud partagent des histoires douloureuses par le drame de l’île de Gorée et de Robben Island. Il faut utiliser l’art créatif comme un bloc fonctionnel pour nous connaître davantage», souligne l’ambassadeur de l’Afrique du Sud au Sénégal, M.M. Shilubane.
Ce rapprochement de l’Afrique du Sud et du Sénégal par le biais de la culture, notamment l’Industrie culturelle et créative, s’inscrit dans le cadre de l’agenda 2063 de l’Union africaine, avec un accent sur l’Aspiration 5 : «Une Afrique dotée d’une identité, d’un patrimoine commun, de valeurs partagées et d’un éthique culturelle forte». Poursuivant ses propos, l’ambassadeur d’Afrique du Sud ajoute qu’il y a un rôle important que l’industrie créative peut jouer dans le développement des deux pays.
A en croire le Dr Petrus de Kock, directeur de recherche «ce que le continent a produit pendant des années a influencé l’humanité. Il s’agit de voir comment nous allons interagir pour ouvrir les esprits vers les autres». Pour lui, la dimension culturelle est catalyseur des perceptions. «Nous dépendons des réseaux extérieurs qui créent une perception forgée de l’extérieur, depuis Paris, New York. On peut mieux se connaître par un bon usage de la technologie dans la Culture… nous ne devons pas sous estimer l’avantage des contacts entre nos sociétés par la Culture. On se comprend mieux par l’interactionnel, cela est utilisé pour l’avenir» indique t-il. Pour lui, l’Afrique du Sud est très ouverte aux autres cultures. Le but est de développer un marché africain. «On compte beaucoup sur la communauté artistique pour porter le plaidoyer», lance-t-elle. «Les échanges commerciaux sont en deçà des 10 %. Il faut les rendre plus conséquents dans le contexte de la création d’une zone de libre échange. Nous ne commerçons pas parce que nous ne nous connaissons pas. Il y a besoin de connaître la culture des affaires sénégalaises, nigérianes. Il est utile d’avoir des rencontres pareilles pour mieux se comprendre», suggère Sindiswa Mququ, directrice générale Afrique et Moyen Orient de Brand South Africa. La dislocation du continent en est pour quelque chose.
En ce qui concerne La mobilité et le financement : Deux obstacles à surmonter, l’idée est noble mais les écueils ne manquent pas. D’ailleurs souligne, M. de Kock, «la mobilité et le financement des infrastructures sont deux obstacles majeurs. Il y a de grands créateurs, mais il y a des difficultés à diffuser». ». Pour Abdoulaye Ly du ministère de la Promotion des investissements, il y a de plus en plus d’investissements affectifs pour la valorisation du patrimoine relatif au passé historique récent ou lointain. En cela, il révèle que la banque sud africaine Standard Bank veut s’installer au Sénégal. Un investissement de 200 milliards est prévu, mais que l’industrie créative reste le maillon manquant.