L’installation officielle du mouvement citoyen apolitique Aar Sa Reew, dans la ville de Ndioum a été un prétexte pour Ibrahima Faye de passer au peigne fin, les maux qui accablent le régime de son beau-frère Macky Sall. Au sujet par exemple de la traque des biens mal acquis, Ibrahima Faye se dit très gêné aujourd’hui que Karim Wade soit le seul prisonnier dans ce pays dans le cadre des biens supposés mal acquis.
Selon lui, «il est inadmissible que le processus qui a été déclenché dans le cadre des détournements des deniers publics ne puisse concerner uniquement que le fils de Abdoulaye Wade. Alors qu’il y avait presque 25 personnes qui ont été impliquées dans cette affaire. Où sont tous ces gens impliqués ?» se demande le frère de la première Dame avant de poursuivre en martelant que ce qui lui a fait trop mal, ces derniers jours, «c’est de voir le Président Macky Sall, être accompagné d’un ancien ministre de la République frappé d’une interdiction de sortie du territoire, de voyager avec celui-ci en Guinée Conakry lors de l’investiture du Président Alpha Condé. Où sont ces gens à qui on a accusé d’avoir volé et pillé les ressources de ce pays, qui une fois après avoir déposé leurs baluchons ont été presque barrés de la liste de ceux-là qui devaient être entendus ? Où est la rupture par rapport à ce qui se faisait avant ? Au contraire nous assistons à une situation beaucoup plus grave quand on sait qu’au niveau de la chancellerie des décisions y sont prises». N’ayant aucun différend avec la justice, le président du mouvement citoyen Aar sa Reew, demande à la justice de continuer à travailler «dans la neutralité qui lui a toujours valu ce respect vis-à-vis des citoyens». Sur les arrestations et l’emprisonnement des hommes politiques, le frère de l’épouse du président de la République souligne que même s’il est vrai que nul n’est au-dessus de la loi, tout en étant contre certains propos de nos hommes politiques, dénonce ces emprisonnements. Car la démocratie doit s’accompagner de la liberté des personnes, c’est pourquoi tient-il à préciser qu’une telle démarche ne milite pas en faveur d’une meilleure pacification de l’espace politique. «Il doit y avoir une véritable rupture, sur le relèvement du niveau de vie des Sénégalais, sur l’équilibre de la justice, sur la santé et sur tous les éléments qu’il a eu à évoquer avant qu’il ne soit élu. Car les Sénégalais restént toujours sur leur faim. Ce sont des engagements fermes du président de la République qui, à ce jour, ne sont pas encore respectés. C’est à ce niveau que nous attendons le Président et son gouvernement, mais non pas à ces genres de poursuites et cette manière de faire. Et dans le cadre de notre mouvement nous nous donnerons tous les moyens et nous battrons farouchement avec les moyens des organisations internationales pour que cette injustice disparaisse». Sur la fameuse dynastie Faye-Sall, Ibrahima Faye souligne que c’est Yakham Mbaye journaliste (actuel secrétaire d’Etat) et qui est aujourd’hui au cœur de ce gouvernement qui ne cessait de théoriser dans les colonnes de son journal cette notion de dynastie Faye-Sall. «Aujourd’hui qu’il est au cœur des affaires, il doit expliquer au Président l’existence réelle de cette dynastie, qu’il ne cessait de mettre en exergue chaque jour dans son journal. Aujourd’hui en dehors de Mansour Faye qui est légitime et est dans les centres de décisions, il n’y a aucun membre du gouvernement de cette République qui est de la famille qu’il a tant dénigrée et traitée de tous les noms d’oiseau. Aujourd’hui c’est à lui de répondre à toutes ces interpellations, puisque c’est lui qui a été le premier à parler et à écrire sur cette dynastie Faye-Sall», martèle le beau frère du Président Sall. Jamais de mémoire, une manifestation citoyenne n’a eu à drainer autant de monde. En effet des jeunes, hommes, femmes, associations sportives, organisations paysannes, groupements de femmes, éleveurs et pêcheurs tous venus des villages de l’île à morphil et de la zone sylvo-pastorale ont tenu, malgré leurs difficultés d’accès, à honorer de leur présence cette rencontre. En effet, il s’agissait de la cérémonie de lancement officiel du mouvement Citoyen apolitique Aar Sa Reew, qui avait débuté dès les premières heures de la matinée par des actions citoyennes comme les consultations médicales gratuites. Des médecins venus de Dakar et du département ont eu à administrer à des milliers de personnes des soins au niveau de la case des tout petits. Cette manifestation avait pris l’allure d’un méga meeting. Dopé par la foule impressionnante présente sur la place publique de Ndioum, Ibrahima Faye, président dudit mouvement, très en verve a appelé à un meilleur assainissement des mœurs. Selon le frère de la première Dame, tous les régimes qui ont eu à se succéder au Sénégal, n’ont fait que procéder de la même manière : Des promesses avec peu de réalisations. Poussant très loin le bouchon, le président du mouvement Citoyen apolitique Aar Sa Reew fustige les différents systèmes qui, selon lui, n’ont fait que s’enrichir financièrement avec tous les privilèges qui leur sont dus. Des systèmes qualifiés de «criminels qui n’ont fait qu’assoiffer les Sénégalais, affamer, tuer, les malades rendant du coût difficile et hypothétique l’existence des Sénégalais». En écoutant les nombreux citoyens qui ont pris la parole, Ibrahima Faye dira que le mal est plus profond dans notre pays. Car à l’image des localités qu’il a eu à visiter dans cette vallée du fleuve, le président du dit mouvement affirme que les problèmes soulignés par les uns et les autres sont visibles au plan national. Et que contrairement à ce qui se dit, «le citoyen sénégalais est aujourd’hui plus que fatigué, car après avoir aidé les actuels décideurs de ce pays, ils ont été ignorés par ces derniers». En effet, souligne Ibrahima Faye, dans les zones rurales, l’absence d’hôpitaux, de centres de santé de médicaments, est réelle. Un système que le frère de l’épouse du président de la République qualifie de «liberticide contre les expressions et appartenances individuelles et collectives sur lesquelles pourtant ces mêmes régimes se basent pour accéder au pouvoir». Sur la mal gouvernance, Ibrahima Faye, donnant une leçon de morale aux politiques et à nos gouvernants, parlant d’éléphants blancs qui ont fini de légiférer les détournements de deniers publics, se dit «surpris que les systèmes mis en place ne puissent réprimer de tels actes. Une démarche qui a fini d’étouffer la création d’emplois et de confiner les secteurs agricoles, l’agriculture, la pêche et l’élevage à la pratique moyenâgeuse». Saluant les organisations qui existent et qui ont accepté d’assumer les combats citoyens vaille que vaille en matière de gouvernance de liberté et de droits humains M. Faye, très clair dans ses propos, fera savoir que nos hommes politiques ont aujourd’hui fini de montrer leurs limites. La preuve que ses propos sont bien fondés, et qu’il y a, selon lui, «une véritable récurrence des revendications populaires et syndicales dans tous les secteurs de notre société». C’est pourquoi «il est grand temps que nous nous affranchissions de la ferrure des partis politiques qui nous ont pris depuis longtemps en otage» dira-t-il Sur les neuf cent mille tonnes de riz paddy réalisées et annoncées par le Président Macky Sall dans son discours, le président du mouvement citoyen est loin d’être d’accord avec les chiffres avancés. Selon lui, «seul 70 mille hectares ont été valorisés dans cette vallée contrairement à ce que laissent croire certains techniciens du secteur. Par conséquent si toutes les conditions sont réunies pour une bonne agriculture, on ne peut dépasser plus de quatre cent mille tonnes par an pour l’instant».
Abou KANE