L’ancien député Thierno BOCOUM a tiré la sonnette d’alarme après l’adoption du nouveau règlement intérieur de l’Assemblée nationale, pointant du doigt ce qu’il qualifie de « faille de gouvernance sans précédent » à l’article 15, relatif à la suppléance du président de l’institution. Dans une tribune, le président de AGIR fustige ce qu’il appelle « le piège du nouveau règlement intérieur ».
« Nous sommes face à une suppléance sans pouvoir, une élection sans arbitre désigné, un parlement réduit au silence tant que son président n’est pas élu. Malheureusement, alors qu’on attendait une procédure de continuité, on découvre une suspension pure et simple du pouvoir législatif. Le texte interdit toute activité parlementaire tant que le président n’a pas été remplacé, sans fixer de délai ni prévoir un mécanisme d’intérim. C’est un saut manifeste dans le vide institutionnel. Un verrou silencieux inséré au cœur du fonctionnement démocratique», déplore-t-il.
Thierno BOCOUM rappelle que selon l’ancien règlement de 2002, « le premier vice-président assumait l’intérim, selon son rang et la coutume parlementaire. L’article 9 du règlement de 2002 précisait que les vice-présidents peuvent le suppléer, fondant ainsi une suppléance de fait ».
Cette modification soulève des inquiétudes quant à la continuité des travaux parlementaires en cas de vacance à la présidence. L’ancien élu y voit « une dérive dangereuse » qui pourrait paralyser l’institution. L’absence de mécanisme clair pour assurer l’intérim crée, selon BOCOUM, un risque de blocage. « Sous couvert d’organiser la vacance du poste de président, il introduit une faille de gouvernance sans précédent », insiste-t-il, appelant à une relecture urgente de cet article controversé.
Cette critique intervient dans un contexte où le nouveau règlement intérieur devait moderniser le fonctionnement de l’Assemblée. Mais pour Thierno BOCOUM, certaines modifications pourraient affaiblir l’institution plutôt que la renforcer.
Khadydja NDIAYE