Le Groupe Sonatel est quadragénaire. A 40 ans, si c’était un individu, il serait en train d’osciller entre sagesse et rébellion, entre passé et futur. Dans cet entretien accordé à Walf Tv, c’est Sékou Dramé, le directeur du Groupe qui incarne ce personnage abreuvé à la technologie. Dans cet entretien, il livre les hauts et les bas d’un fleuron de l’économie sénégalaise. Malgré les difficultés éprouvées, le Groupe Sonatel se lance de nouveaux défis dans ce monde où l’intelligence artificielle est en train de dicter férocement sa loi.
Walf Tv : Sonatel fête cette année ses 40 ans. Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Sékou DRAME : Qui dit 40 ans pense déjà à l’âge de la maturité. Ce qui signifie que c’est 40 ans pour nous à la Sonatel. Nous avons acquis la confiance des autorités du pays pendant 40 ans. Elles nous ont confié la licence que nous exploitons. Durant ces 40 ans aussi, les jeunes de la Sonatel ont pu remplir ces missions. En marge de cette période, nous avons pu nous déployer au Mali. Et cela fait 23 ans. En 2007, nous sommes allés nous installer en Guinée-Bissau après la Sierra Leone en 2006. Cela montre le parcours et le cheminement du Groupe Sonatel durant cette période. Nous nous définissons comme étant plus qu’un opérateur. Les populations ont épousé notre opérateur. Et cela rappelle tout le parcours que nous avons fait durant 40 ans.
Quels sont les défis ?
Ce sont des défis liés à nos activités. Nous estimons que la connectivité est importante. Et le président de la République l’a rappelé d’ailleurs (lundi 24 février, Ndlr) dans le «New Deal» en disant que les nouvelles technologies sont importantes dans le développement de nos pays. Donc, c’est une responsabilité que nous comptons relever comme nous le faisons dans tous les pays où nous sommes présents. Dans chaque pays, il y a des réalités socio-économiques avec une conjoncture économique que nous vivons avec même nos clients aussi. C’est quelque chose que nous devons prendre en compte. Il y a aussi le défi de l’aménagement numérique des territoires. Si nous nous installons dans un pays, nous avons des cahiers de charge que l’Etat nous soumet. Et dans tous ces pays, nous avons respecté les cahiers de charge. Mais il y a des réalités qui dépassent nos prérogatives. Dans certaines localités, il n’y a pas de connectivité et de réseau. Et nous comptons relever ces défis de l’accès à la connectivité et au réseau. Nous allons voir chaque année comment résorber ce gap pour que la démocratisation de l’internet soit une réalité. Nous avons vu aussi que les populations sont confrontées à d’autres défis liés à la santé et à l’éducation. Dans le cadre de la responsabilité sociale d’entreprise, nous comptons aussi relever ces défis pour aider l’Etat. Il y a aussi des défis liés à nos activités. C’est un secteur concurrentiel. Si nous voulons aller jusqu’au bout de notre ambition, il faut avoir l’audace d’investir. Parce que chaque année, il y a de nouveaux clients qui viennent sur le marché et qui sont connectés sur le réseau. Il y a quelques années, il n’y avait que le téléphone. Maintenant, il y a l’internet. A l’intérieur de l’internet, il y a d’autres usages notamment l’Intelligence artificiel. Dans notre réseau, nous faisons en sorte que nos usagers soient outillés sur toutes ces nouvelles technologies. Parce que ces outils ne doivent pas être seulement l’apanage de l’Europe. Nos pays peuvent également en bénéficier. Donc, nous avons l’ambition d’investir. Chaque année, après avoir fait le bilan, nous prenons les bénéfices pour encore investir dans le secteur et répondre aux préoccupations des populations. Donc, c’est un défi qui nous invite à investir dans d’autres secteurs. (…).
Comment comptez-vous renforcer votre ancrage au Sénégal?
C’est en communiquant au mieux. La Sonatel est une société nationale. En matière de numérique, nous sommes le bras armé du gouvernement. L’ancrage local consiste à prendre en charge les préoccupations des populations locales à travers des services. On parle de local content ou de contenu local. Cela consiste à travailler avec des partenaires locaux. Avec 1 000 francs Cfa de revenus, les 260 francs Cfa vont à l’Etat pour les impôts, cotisations taxes, les redevances, puisque l’Etat nous loue le numéro de téléphone que nous attribuons au client. Il faut payer les fréquences pour opérer. En termes de chiffres d’affaires, on ne récupère que 210 francs Cfa, soient 21 %, des sociétés et entreprises locales, qui sont les partenaires pour servir les clients. C’est les sous-traitants dans la technique, les centres d’appel pour les services clients. Ils recrutent des jeunes à partir de ce qu’on leur paye et se positionner pour l’offshoring, c’est-à-dire pour des marchés hors du Sénégal, en Europe… Il y a nos partenaires distributeurs. 200 mille personnes sont dans les cinq pays, qui servent les clients orange. On a un volet Rse. Il y a la Fondation Sonatel. C’est pour accompagner les populations dans des domaines de la santé, de la culture, de l’employabilité des jeunes. Nous avons créé des fondations dans les pays qui accueillent. On forme, recrute, capacite les jeunes pour qu’ils créent leur propre business et leur emploi. Orange business a un taux d’insertion de 86 %. Il est important d’écouter les populations pour savoir quoi faire pour s’adapter à leurs besoins afin de mieux leur être utile.
Est-ce que la concurrence n’est pas ardue pour Orange money?
La concurrence stimule l’innovation. Orange money continue dans l’innovation à travers les forfaits. Il y a la venue d’une deuxième génération de services financiers. Le Sénégal va bientôt lancer Orange banque. Cela va se faire à travers Orange money. En 10 secondes, vous pouvez accéder à un crédit. Il faut s’adapter à la concurrence pour mieux servir les clients, juges des prix.
Quelle est la place de la Sonatel dans le référentiel 2050 ?
On s’y retrouve à travers le cadre de gouvernance. Sonatel a eu 40 ans de gouvernance robuste et saine. Le président de la République a décliné son ambition sur le numérique et la digitalisation dès son premier discours pour montrer que c’est quelque chose de central. Nous sentons être concernés par cet appel. On ne doit pas faillir. L’ambition est de s’impliquer dans le «New deal technologique». Le groupe Sonatel se reconnaît dans l’agenda 2050. D’abord dans le cadre de la gouvernance. Si on jette un coup d’œil dans l’histoire de la Sonatel, s’il n’y avait pas une gouvernance robuste et saine, on n’en serait pas là pour fêter les 40 ans du groupe. Le premier discours de Son excellence le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye avait déjà décliné son ambition pour la digitalisation. Ce qui montre l’importance qu’il accorde au numérique. Nous aussi, on y est à fond parce que nous avons été associés à ce projet mais aussi parce qu’on y croit fermement. S’il y a une faillite, ce sera l’échec de tout un chacun. C’est la raison pour laquelle, on adhère fortement au «New deal technologique» que le président de la République vient de mettre sous les feux de la rampe. On fera tout pour accompagner le Président afin de permettre à chaque sénégalais d’avoir une connexion où qu’il puisse se trouver dans le pays, de faire en sorte que tous les services de l’Etat en disposent autant.
Vous parlez des ambitions du Président Faye sur le New deal technologique au moment où certaines zones ont un problème avec les fibres optiques …
Malheureusement, c’est la triste réalité. Alors qu’on ne peut pas avoir une connexion haut débit sans la fibre optique. La Sonatel s’est investie dans la fibre optique depuis 2017. Sur les sept ans, il y a eu une manne financière de 55 milliards francs Cfa pour la déployer. Actuellement, on est à la phase exploration. Sur ces 55 milliards, les 25 milliards francs Cfa ont été dépensés l’année dernière pour permettre aux 145 maisons ou entreprises d’être reliées à notre réseau internet grâce à la fibre optique. Cela nous ramène à un total de 700 mille. Ce qui veut dire que l’on est carrément dedans. On ne peut pas se lever du jour au lendemain et relier tous les foyers à l’internet. Parallèlement à ce projet, on essaie d’avoir recours à d’autres technologies. Dans ce sens, on avait répondu à l’appel d’offres de l’Etat pour la 5G. On était les seuls d’ailleurs. Ce qui permettra aux foyers qui n’en ont pas de disposer de l’internet par la fibre optique.
Donc, on peut s’attendre à une amélioration parce qu’il y a des zones mal desservies…
On y travaille. Concernant le réseau, nous avons une charte avec l’Etat du Sénégal. Aujourd’hui, 98 % de la population sénégalaise est couverte par le réseau 4G Orange. Concernant l’étendue du territoire, on est à 80 %. Donc, il y a des poches à combler. On y travaille sur plusieurs plans. Chaque année, on a un programme d’investissement à dérouler. Rien que pour l’année dernière, sur les cinq pays, 300 milliards francs Cfa ont été mobilisés pour l’extension et l’amélioration du réseau. Mais il y a d’autres leviers que nous voulons activer. Parce que les pays ont développé un Fonds de service universel. Et nous, Orange, on y participe à hauteur de 75 % de nos recettes. La raison de ces fonds est qu’en retour, l’Etat nous subventionne pour la couverture internet de certaines zones enclavées. Aucun opérateur économique ne peut soutenir un tel investissement parce que la rentabilité peut faire défaut. Nous travaillons à ce que ces fonds soient opérationnels. Tout récemment, nous avons signé une convention avec le FdSut (le Fonds de développement du service universel des télécommunications ‘Fdsut’ favorise l’accès aux services de communications électroniques dans les zones défavorisées, Ndlr) pour commencer à desservir les trente premiers sites. Dans le même temps, on va développer d’autres technologies comme le satellite. Ce qui constitue notre réponse par rapport à ce que l’Etat nous a confiés dans le «New deal technologique». (…).
Malgré tout, les usagers se plaignent encore de la cherté de l’internet ?
Contrairement à ce que pensent certains usagers, les prix sont en baisse. Pourtant, on subit de plein fouet l’inflation. Si vous prenez le prix du Megaoctet, entre 2016 et fin 2023, le prix du Gigaoctet a baissé de 86 %. Ce que vous pouvez vérifier. Pourquoi cette baisse ? C’est dû aux investissements mais aussi à la concurrence. Au mois de juin passé, le Premier ministre Ousmane Sonko nous avait appelé par rapport à la cherté de la vie. A l’époque, nous avons suivi et une baisse a été opérée sur les prix, à peu près moins 21 %. En ce moment déjà, on lui avait expliqué qu’on avait un plan d’investissement en cours sur la 5G. Au mois de janvier passé, une baisse de 43 % sur le réseau internet a été encore opérée. On va voir commencer utiliser Starlink par rapport à notre portefeuille technologique. Parce que nous avons des partenariats avec d’autres constellations satellites.
Si les usagers avaient la possibilité de vous appeler, ils se plaindraient certainement de vos promos où on a l’impression que le crédit téléphonique file…
C’est juste une impression. La Sonatel est une société cotée à la bourse. De ce fait, tous les six mois, notre commissaire aux comptes vérifie si le chiffre d’affaires est bien réel, qu’il repose sur du licite. Une fois sur place, ils se connectent à notre système pour vérifier la tarification… On ne peut pas tromper les clients. En tout cas, ça ne peut pas se faire avec une société cotée à la bourse. Si vraiment on jouait un jeu de dupes avec le consommateur, cela retomberait directement sur nous. Parce que les usagers vont tout mettre sur la place publique notamment sur les réseaux sociaux.
Le Sénégal a connu des troubles politiques entre 2021 et 2024. Des biens appartenant à des privés ont été saccagés lors des manifestations. La Sonatel y a payé un lourd tribut. La Sonatel s’attend-t-elle à une indemnisation ?
On avait estimé le préjudice subi à l’époque. Je n’ai plus les chiffres à l’esprit. Ce qui nous faisait mal a été le ciblage des enseignes françaises. Nous rendons grâce à Dieu de n’avoir pas enregistré des blessés et des pertes en vie humaine. Nous ne demandons pas de dédommagement. Nous ne pensons même pas à cela. Plusieurs kiosques saccagés dans les rues, appartenaient à des entrepreneurs sénégalais. La Sonatel ne faisait que les subventionner. Nous sommes en train de voir les voies et moyens pour redémarrer ce partenariat. (…).
Quelle analyse faites-vous sur le marché local des télécommunications ?
Le marché local est très compétitif. La concurrence est bien réelle.
Ne craignez-vous pas l’arrivée d’autres concurrents ?
Je ne pense pas. Je suppose que, pour un marché de 18 millions d’habitants, trois opérateurs suffisent largement. A cela s’ajoutent d’autres opérateurs virtuels. En tout état de cause, notre ambition est de fournir les meilleures qualités et prix. Nous sommes toujours à l’écoute de nos clients. Ils avaient dénoncé la cherté de l’internet. Nous avons procédé à une baisse des tarifs. Ils avaient recommandé une abondance par rapport au Gigas de connexion. Ils exigent aussi de la qualité. Nous l’avons fait.
Dans ce contexte, chaque opérateur déroule sa stratégie. Ce qui est important, c’est que cela reste dans un cadre de concurrence saine. C’est du ressort de l’Artp à qui appartient le rôle de la mise en place d’une charte régissant les offres. Actuellement, il n’y a pas de problème. Tout le monde respecte la charte. (…).
La Sierra Léone est le dernier pays dans lequel vous vous êtes implantés, il y a dix ans. Pourquoi vous n’avez pas choisi un autre pays ?
Ce n’est pas une faute d’avoir essayé. Il y a quelques temps, on avait tenté de mener une opération en Mauritanie. Mais le projet n’avait pas abouti. Notre terrain de jeu demeure l’Afrique de l’Ouest. C’est dans cette zone que nous nous sommes implantés. N’empêche, nous saisissons toutes opportunités dans les pays environnants. Quant aux critères, ils reposent sur une création des synergies. C’est notre modèle. Quand on initie une opération, ce sont les agents de la Sonatel qui vont ouvrir l’agence. Ce ne sont pas seulement des Sénégalais, mais les agents de tous les groupes. Ce sont eux qui partent pour débuter l’opération. Après l’installation, on recrute des jeunes et on les forme. Au fil des années, ils occupent des postes de responsabilité. Nous avons procédé ainsi dans tous les pays où le groupe a été installé. C’est cela notre modèle.
Le deuxième critère, c’est l’acceptation du pays d’accueil, c’est-à-dire l’octroi de la licence. C’est du ressort du gouvernement du pays concerné. La présentation du projet est aussi un critère. Le troisième critère est lié aux opportunités que présente le pays. La combinaison de tous ces critères fait que nous sommes restés dix ans sans ouvrir une agence dans un autre pays. En revanche, nous essayerons d’explorer toutes les opportunités dans toutes les zones. Si nous pensons pouvoir créer de la valeur pour le groupe et pour le pays d’accueil, nous le ferons.
Depuis mai 2021, et cela n’est pas une implémentation, le gouvernement du Bénin nous a fait confiance en nous confiant la gestion déléguée de la société béninoise d’infrastructures. Nous avons envoyé une équipe de la Sonatel qui travaille avec eux.
Au Sénégal, l’opinion pense que la Sonatel appartient à la France. Ne vous confrontez-vous pas à ce même problème dans les autres pays, notamment dans l’Afrique francophone où le sentiment anti-français devient de plus en plus accru ?
Cela est, peut-être, dû à la marque. Quand nous sommes au Mali, nous ne sommes plus Sénégalais, mais Maliens. Cet ancrage local est essentiel. Nous recrutons en local. Nous collaborons avec des partenaires locaux. Les 30 % du capital de Orange Mali sont détenus par des entrepreneurs maliens. Nous utilisons la langue locale malienne. On est dans la communication. Nous respectons également nos engagements en matière de Rse, notre contribution à l’économie. Dans tous pays où nous sommes présent, nous sommes entrés en position de challenger, c’est-à-dire en deuxième ou troisième position. Aujourd’hui, on est leader. C’est un motif de fierté. Nous rendons grâce à Dieu. Dans tous les pays dans lequel, il est implanté, Orange figure parmi les meilleurs contributeurs sur le plan fiscal.
Nous ne pouvons pas nier ce sentiment antifrançais. Mais, il appartient aux directeurs généraux de ces pays, avec leurs équipes, de montrer qu’ils sont de ces pays. Ils doivent expliquer qu’ils font partie d’un groupe dénommé Sonatel, mais Orange Mali est une entreprise malienne, Orange Guinée est une entreprise guinéenne.
Vous vous acquittez de la fiscalité. Mais les Sénégalais doivent vous sentir dans le domaine social, notamment dans l’éducation, la santé… Comment évaluez-vous l’exécution de vos engagements sur la responsabilité sociale de l’entreprise ? Les routes à la Cité Keur Gorgui sont mauvaises. Qu’est-ce que vous en avez fait ?
Peut-être, ce n’est pas une intervention que nous avons faite parce que ce qui se passe à la Cité Keur Gorgui n’est pas du domaine de la Rse et de la Fondation Sonatel. Nous avons signé une convention avec la mairie. Ne serait-ce que dans notre environnement, nous devons participer à l’amélioration du cadre de vie. Mais c’est un problème de compétence qui se pose. Il y a une procédure à suivre. Dans les domaines de l’éducation, de la santé, entre autres, nous y sommes. Nous nous assurons que nos budgets dans nos fondations vont accroitre au même rythme que nos revenus. Chaque année, la Sonatel octroie 1,7 milliard de francs Cfa à la Fondation Sonatel pour les projets qu’elle réalise dans ce domaine.
Le Sénégal organise en 2026 les Jeux olympiques de la jeunesse. Quelle sera la contribution de la Sonatel ?
Nous allons apporter notre contribution. Parce que c’est la première fois qu’on a cette opportunité d’organiser ce genre de compétition. Cela va nous servir de vitrine pour le Sénégal. C’est pourquoi la Sonatel y trouve son compte. Les nouvelles technologies sont au centre de ces genres d’évènements car ce n’est pas seulement pour ceux qui sont venus assister. Il y en a d’autres qui suivent à distance. Il faut un réseau de qualité pour couvrir un certain nombre de services. Nous avons déjà commencé notre programme d’investissement pour les Jeux olympiques de la jeunesse de 2026. Nous avons identifié les zones. Nous commençons à renforcer les dispositifs. Nous avons entamé des discussions avec la COJOJ sur plusieurs volets. Le premier volet concerne leurs besoins par rapport à l’organisation en termes de service de télécom que nous pourrons réaliser. Ces services seront réalisés en rapport aux chartes du Comité international olympique. Nous sommes sûrs de réaliser ce service. Nous sommes en discussion et pensons qu’il y aura des accords. Il y a aussi des discussions sur un accord de sponsoring parce qu’il s’agit d’un événement qui va apporter une certaine visibilité. Et il s’agira d’une belle opportunité d’y associer notre image.
Par le passé, Orange appuyait le sport sénégalais mais on a senti un retrait depuis un certain moment. Envisagez-vous un nouveau programme d’appui ?
Nous intervenons dans la lutte. Tout dernièrement, on a fait une action. Il y a eu des changements dans la lutte avec le streaming où Orange intervient avec ses techniciens. Il y avait des facteurs comme la violence qui avaient motivé notre sortie dans le sponsoring des combats de lutte. Les événements récents l’ont montré. Tout n’est pas encore remis à plat mais nous sommes en train de voir la condition à tenir. En matière de sport et dans le domaine du mécénat, nous sommes fiers du compagnonnage avec la Fédération sénégalaise de foot durant presque 20 ans. On est extrêmement ravi des résultats. Il s’agit également des autres sports parce qu’il ne s’agit pas simplement d’image mais le sport est une activité intéressante pour les Sénégalais. Si on y intervient, on les touche. C’est cela qui nous intéresse. (…)
Avec le nouveau pouvoir, ça râle de partout. Apparemment, Orange n’est pas concerné par ces difficultés…
Nous sommes touchés par la concurrence. Avec cette concurrence, tu es obligé de te remettre en question quotidiennement. C’est une concurrence rude qui fait que tu ne peux pas dormir sur tes lauriers. C’est un combat de tous les jours. C’est pour cela que je profite de l’occasion pour remercier les 5 000 travailleurs de Sonatel qui se remettent en question chaque jour afin que nous soyons gagnants dans ce cadre concurrentiel avec une qualité de réseau impeccable, un service client impeccable et de meilleures offres. Notre réussite dépend des clients de Sonatel. Donc les difficultés qui les affectent ne nous épargnent pas. C’est la réalité. C’est pourquoi, il y a beaucoup de promotions dans nos services. Si les coûts augmentent dans une société, on subit cette inflation. C’est vrai qu’il y a des secteurs qui sont beaucoup plus touchés que le nôtre allant même jusqu’à l’arrêt de l’activité. On va continuer pour faire en sorte que les usagers continuent d’investir. On ne peut arrêter les investissements parce que les revenus de demain proviennent de là. Nous sommes une entreprise et nous vivons exactement la même chose que les autres.
Est-ce qu’on peut arriver à l’internet gratuit au Sénégal ?
Je ne vois ça dans aucun pays. Si tu ne le paies pas directement, vous allez le payer de manière indirecte. On peut vous proposer un service consistant à regarder des vidéos de pub en contrepartie. Pour un réseau internet stable, il faut de l’investissement chaque année. Une consommation peut différer d’une année à une autre. C’est l’usage qui change avec l’arrivée de nouvelles applications. C’est ce qu’on appelle innovation technologique. Les tarifs n’augmentent pas mais plutôt l’usage. Il y aussi des investissements pour améliorer la qualité. Il faut que nos clients aient un usage maîtrisé de l’internet. Que ce soit d’abord dans le domaine de la sécurité pour les enfants et la consommation par rapport aux mises à jour. (…).
(Avec Walf Tv)