Le prix plancher fixé à 305 francs Cfa le kilo d’arachide n’emballe pas les producteurs. Ces derniers, par la voix de Sidy Ba, secrétaire général du Cadre de concertations des producteurs agricoles (Ccpa), se disent déçus de cette décision. «On attendait plus. C’est insignifiant cette hausse. Le prix plancher de l’année dernière était à 280 francs Cfa. On y ajoute 25 francs Cfa de plus, on dit qu’on a battu les records. Ce prix est en deçà de nos attentes», dit-il. Selon lui, vers la fin de la campagne de l’année dernière, le kilogramme d’arachide était entre 350 et 375 francs Cfa. Avant la fin de l’année dernière, le prix était à 375 francs Cfa. « Avec ce nouveau régime, on pensait que les paysans allaient sortir de la précarité. Avec l’hivernage qu’on a eu, on attendait à ce que le prix du kilo soit fixé à 500 francs Cfa. Fixer le prix à 305 francs Cfa, c’est proposer moins que le prix de la fin de la campagne de l’année dernière. L’hivernage de cette année n’est pas bon. Il n’y a pas assez de productions. Nous pensions qu’ils allaient proposer mieux», se désole le porte-parole des producteurs. «Les prix du carburant, des sacs, de la main d’œuvre ont haussé. Pour charger un camion, la tonne est fixée à 3 000 francs Cfa. Alors que la tonne était à l’époque à 700 francs Cfa sans le prix de la tonne kilométrique entre l’usine et les points de chargement», explique-t-il.
Néanmoins, Sidy Ba recommande à l’Etat de ne pas laisser les producteurs à la merci des huiliers. Selon lui, si le pouvoir laisse ce prix entre leurs mains, ils vont les étrangler. «Ils vont nous planquer des abattements qui crèveront nos économies. Le système par lequel ils passent pour acheter nos produits date de très longtemps. C’est un décret qui date de 1985», rappelle-t-il. Ce décret, devenu caduque, dit-il, organisait la collecte des arachides. Ce qui lui fait dire que les choses ont maintenant changé. Il rappelle que les agriculteurs donnaient leurs graines aux organisations qui les livraient aux usines. D’après lui, certaines organisations de producteurs sont tombées en faillite dans le circuit de la commercialisation à cause de ce décret et des abattements qu’on leur inflige..
Salif KA