Le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes/Es) ne comprend pas l’attitude du Conseil d’administration de l’Ucad sur l’expiration du mandat du recteur. En sit-in, hier, les syndicalistes ont dénoncé son refus de lancer, depuis le 22 juillet 2024, l’appel à candidatures pour un «poste vacant» du recteur. Une violation, estiment-ils, de la loi n°2015-26 du 28 décembre 2015 relative aux universités publiques du Sénégal. «Il est temps de rappeler que l’université n’est pas le terrain de jeu des ambitions personnelles, mais le temple du savoir et de l’intérêt général. Le Conseil d’administration (Ca), par son refus obstiné de lancer l’appel à candidatures, outrepasse ses prérogatives et s’érige en défenseur d’un statu quo inacceptable. En actant le maintien de l’ancien recteur jusqu’en 2026, sous le prétexte fallacieux d’une reconduction tacite, il viole de manière flagrante les articles 2 et 3 du décret n°2021-846 du 24 juin 2021 relatif aux modalités de nomination des recteurs dans les universités publiques du Sénégal», précise Pr Sylvestre Kouakou, secrétaire général par intérim du Sudes/Esr-Ucad.
L’enseignant indique qu’il urge de «mettre fin à cette mascarade institutionnelle avant qu’elle ne devienne un poison pour la démocratie universitaire». Ce qui le conduit à s’interroger sur la composition du Conseil d’administration. D’après Pr Kouakou, «l’université n’est pas un fief personnel encore moins un instrument au service des intérêts particuliers». Pour sa part, son adjoint, Dr Ndiabou Séga Touré exige de l’autorité gouvernementale «la dissolution du conseil d’administration de l’Ucad, qui a failli à sa mission et à l’exercice du devoir de substitution du ministre pour garantir le respect scrupuleux des procédures de nomination des recteurs dans les universités publiques du Sénégal». La syndicaliste demande également «la cessation immédiate du mandat illégal de Ahmadou Aly Mbaye, la nomination d’un recteur intérimaire, en attendant une nouvelle désignation légitime, la nomination, dans un délai maximal de six mois, d’un nouveau recteur conformément aux textes en vigueur». Cela dit, soutient-elle, depuis le 23 juillet 2024, Pr Amadou Aly Mbaye n’est plus reconnu comme recteur légitime de l’Ucad par la loi
Le Sudes n’est plus seul dans ce combat auquel des militants du Saes se sont joints, hier, pour faire respecter les textes. Ancien responsable dudit syndicat, Yankhoba Seydi indique que l’autonomie des universités ne veut pas dire immixtion des politiques dans les affaires académiques. « Depuis 17 jours, cette université n’a pas de Recteur. Le mandat est terminé depuis le 22 juillet dernier. Les actes qu’il va prendre d’ici et là, n’engagent que lui», ironise Dr Seydi.
Salif KA