Le mandat du Pr Amadou Aly Mbaye, nommé recteur de l’UCAD le 22 juillet2020, arrive à terme le 22 juillet 2024. Et jusqu’à présent, aucun appel à candidatures n’est lancé pour son remplacement ou sa reconduction. Cette lenteur semble irriter les enseignants affiliés au Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (SUDES/Esr). Selon eux, le processus devrait être lancé à 90 jours de l’expiration définitive de son mandat. Face à la presse, hier, ces syndicalistes soupçonnent le Conseil d’administration de l’université de vouloir le maintenir sans passer par appel à candidatures. «Cette négligence flagrante n’est pas seulement une erreur administrative, c’est une violation pure et simple de la loi», déplore Prof Sylvestre Kouakou, porte-parole du jour.
Selon lui, «en arguant le subterfuge fallacieux et vétilleux de la reconduction tacite depuis juillet 2023 de son mandat qui serait de trois ans au lieu de quatre, le Conseil de l’administration a fait preuve de carence avérée». «En conséquence, son mandat arrive à échéance ipso facto le 22 juillet 2024. Tout acte qu’il prendra sur le plan administratif comme pédagogique, au-delà de la date indiquée, sera frappé d’illégalité. Nous n’avons pas de problème personnel avec l’actuel recteur. Il peut déposer sa candidature», soutient-il. Non sans rappeler les textes régissant le fonctionnement de l’Université.
Pour sa part, Pr Ndiabou Séga Touré demande aux autorités compétentes de constater «la carence du conseil d’administration afin de prendre ses responsabilités pour lancer sans délai l’appel à candidatures au poste de recteur, installer le comité de validation et de sélection des candidats et mettre fin aux fonctions du recteur à la date du 22 juillet 2024 conformément à l’article 16 de la loi 2015-26 du28 décembre 2015». Au cas contraire, elle annonce une batterie de mesures que le SUDES/Esr prendra. «Nous sommes prêts à déclencher une grève totale et illimitée. Nous bloquerons les délibérations des examens dans toutes les facultés, écoles et instituts de l’UCAD. Nous paralyserons l’université s’il le faut, mais nous ne laisserons pas fouler aux pieds les principes de bonne gouvernance et les textes qui régissent notre institution», promet la secrétaire générale de la section UCAD de SUDES/Esr.
Salif KA