D’ordre et pour le compte de Monsieur MOÏSE BADJI, né le 03 mars 1965 à Ziguinchor, résidant en Allemagne, de la famille et des proches de l’adjudant — chef DIDIER BADJI, gendarme en service à l’Inspection Générale d’État, une plainte avec constitution de partie civile a été déposée ce matin au cabinet du Doyen des Juges. Cette plainte est formulée à l’encontre des sieurs Amath Suzanne CAMARA, Bah DIAKHATÉ, le titulaire du compte Facebook répondant au pseudonyme BAATOU DEUGUE et X…
Le samedi 19 novembre 2022, la famille BADJI et ses proches ont eu écho de la disparition de leur fils, frère et cousin DIDIER BADJI qui serait en compagnie du sergent FULBERT SAMBOU en service à la Direction des Renseignements Militaires. Cette rumeur prenait forme au fur et à mesure jusqu’à l’officialisation de la nouvelle par Monsieur le Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance Hors-Classe de Dakar le mardi 22 novembre 2022.
Dans le désarroi car n’ayant pas d’autres nouvelles que ce communiqué de presse du chef du parquet de Dakar, la famille BADJI constatera avec effroi que c’est à partir de ce moment précis que des personnes bien identifiées ont choisi de se manifester de la plus hallucinante des manières.
En effet, le surlendemain même du communiqué du Procureur de la République, c’est-à-dire le 24 novembre 2022, ces individus démontraient déjà avec emphase un niveau élevé de connaissance du dossier en ne se gênant pas le moins du monde de confesser qu’ils étaient dans le secret des dieux.
Ils feront leur la problématique de la disparition des deux sous-officiers de l’Armée et de la Gendarmerie en avançant des informations qui, à n’en pas douter, et pour dire le moins, ont semé le doute et la confusion sur la démarche du parquet et surtout nourri des soupçons légitimes sur les responsabilités à un niveau insoupçonné de l’appareil d’Etat.
En démontrant sans retenue et en toute imprudence qu’elles savaient de quoi elles parlaient, ces personnes ont livré des informations d’une extrême gravité qui ont eu pour effets tangibles de porter atteinte au moral de la nation et de finir par achever une famille et des proches qui étaient déjà dans l’angoisse, le désespoir et la douleur.
Elles ont fait allusion à l’enquête en cours ouverte à l’encontre du journaliste d’investigation Pape Alé NIANG. Sans retenue, faisant fi du secret de cette enquête, ces individus sûrs de leur impunité mais trahissant de toute évidence une haine morbide à l’endroit de citoyens supposés disparus et probablement décédés, ont tenu avec assurance à préparer l’opinion afin que nul n’en ignore : FULBERT SAMBOU et DIDIER BADJI pouvaient être considérés comme n’étant plus de ce monde !
S’adjugeant le rôle de super-enquêteurs dans une affaire qui avait jeté l’émoi et la consternation dans tous les esprits, les mis en cause n’ont pas hésité à crever le plafond du dénigrement et du mensonge en propageant, sur des plateaux télévisés, un tombereau d’informations fausses, d’insinuations, d’allusions inadmissibles qui ont causé un tort irréparable à la famille et aux proches du gendarme DIDIER BADJI.
Relayée à la vitesse de l’éclair cette violente campagne de dénigrement a vite fait de susciter la curiosité des Sénégalais d’ici et d’ailleurs et des interrogations sur la moralité du gendarme BADJI. En réalité cette campagne ignoble n’a fait a contrario que renforcer la conviction que quelque part la pratique des exécutions judiciaires était peut-être devenue une réalité au Sénégal.
Plus décisivement il est clair que le lien établi entre la disparition du gendarme BADJI et l’arrestation du journaliste Pape Alé NIANG participe d’une opération de diffusion de fausses nouvelles d’une part, et porte surtout atteinte à l’image, à l’honorabilité, à la respectabilité et au professionnalisme de cet agent de l’État, d’autre part.
Il existe des motifs solides de croire au-delà du doute raisonnable que les mis en cause, en dehors du délit d’initié qu’ils assument fièrement en raison de leur proximité avec les tenants du pouvoir, ont commis ces graves infractions en parfaite connaissance de cause.
1/ Le sieur Bah DIAKHATÉ, dans une émission datant du 24 novembre 2024 sur la chaîne 7TV (lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=w0NZKrpM4Bg, élément précis minute 9’45 à la fin) martèle avec une insistance inégalée que la disparition des sous-officiers est liée à l’arrestation de Monsieur Pape Alé NIANG.
Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, dans ces diatribes qui lui sont propres et détenteur d’informations dont il ne semble pas douter une seule seconde de la crédibilité, le sieur BAH DIAKHATÉ ira jusqu’à traiter les disparus d’alors de traîtres.
2/ Le sieur Amath Suzanne CAMARA pour sa part affirme avec assurance dans l’émission “Ndoumbélane ” sur la SENTV du 26 novembre 2022 (lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=8G-lUtZfOM4&t=13sélément précis minute 4’30 à la minute 15’10) que la disparition des sous-officiers a un lien avec l’arrestation de Monsieur Pape Alé NIANG et que ces derniers ont été assassinés. Il soutiendra cette thèse tout au long de l’émission.
Des émules se sont incrustés dans l’opération de diffusion de fausses nouvelles et d’atteinte à l’image, à l’honorabilité, à la respectabilité et au professionnalisme du gendarme BADJI.
3/ C’est le cas notamment du compte Facebook dont le titulaire répond au pseudonyme BAATOU DEUGUE.
Ce dernier va plus loin et prend la liberté de féliciter l’officier général à la source, selon lui, du “nettoyage” des traîtres révélés par le téléphone bavard du journaliste arrêté et se permet de louer sa bravoure.
Avec de telles publications mensongères, fausses et ciblées, dans cet illimix de délinquance libre, gratuite et impunie sur les médias et les réseaux sociaux, des francs-tireurs se voient dérouler le tapis rouge sur des plateaux télévisés pour salir des citoyens de qualité, honnêtes et respectables, mais également et surtout, hélas, ternir la réputation des forces de défense et de sécurité finalement réduites, selon ce plaidoyer, à abriter en leur sein des escadrons de la mort.
Rien qu’à ce titre le fait que de tels individus soient en liberté constitue un scandale sans précédent et interpelle puissamment les hommes et femmes de foi et de bonne volonté qu’insupporte par dessus tout la perpétuation de ce type de dissymétrie judiciaire.
Il est important de souligner que, pour le moment, seules ces personnes, les plus actives, ont été identifiées.
Pour les sieurs Amath Suzanne CAMARA et Bah DIAKHATÉ, les délits visés sont :
– L’atteinte à l’image, à la respectabilité, à l’honorabilité et au professionnalisme d’un agent de l’État,
– La diffusion de fausses nouvelles.
Pour le titulaire du compte Facebook BAATOU DEUGUE, les délits visés sont :
– L’atteinte à l’image, à la respectabilité, à l’honorabilité et au professionnalisme d’un agent de l’État,
– La complicité de diffusion de fausses nouvelles.
Au regard de l’ensemble de ces faits relatés et d’autres informations que l’enquête pourrait éventuellement faire ressortir, Monsieur MOÏSE BADJI, la famille et les proches de l’adjudant-chef DIDIER BADJI ont chargé mes excellents confrères OUSSEYNOU GAYE et PATRICK KABOU et moi-même de déposer la présente plainte contre les mis en cause et toutes autres personnes dont l’instruction révèlera la participation à ces infractions, dans l’espoir,en outre, que le Parquet de Dakar s’attachera probablement à élargir le périmètre des poursuites.
Enfin il a été suggéré à Monsieur le Doyen des Juges de confier le dossier de DIDIER BADJI au juge du 3e Cabinet déjà saisi par le Procureur de la République pour déterminer les causes exactes du décès du regretté FULBERT SAMBOU (dont le corps a été repêché le 23 Novembre 2022) là où le médecin légiste a avoué son impuissance à le faire eu égard à l’état de décomposition avancée du corps.
Par Me Khoureyssi BA