Un gros coup de filet de l’Office central de répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS). Le Libération rapporte dans son édition de ce mardi que la division opérationnelle de ce démembrement de la police a mis en échec l’implantation d’une filière de trafic de cocaïne sur l’axe Dakar-Marseille.
C’est l’exploitation d’une information selon laquelle «deux Franco-Sénégalais surnommés ‘’Nostradamus’’ et ‘’Paco’’ étaient à la recherche de passeurs de cocaïne à l’Aéroport international Blaise Diagne de Diass (AIBD)», qui a tout déclenché.
Les mules devaient être payées à hauteur de 20 millions de francs CFA. L’enquête ouverte a permis de découvrir que «Nostradamus» et «Paco» sont des frères. Ils se nomment O. et A. Watte, et sont ressortissants sénégalais nés à Marseille. C’est par la suite qu’un agent de l’OCRTIS parviendra à les infiltrer, «en leur faisant croire qu’il avait des agents qui pouvaient faire l’affaire», rapporte le journal.
Le policier découvre que les suspects, âgés respectivement de 35 et 39 ans, tentaient d’implanter une filière de trafic de cocaïne sur l’axe Dakar-Marseille. Aussi, «pour tester la fiabilité du réseau», ils projettent d’envoyer un premier colis de 4 kg de cocaïne. Mais, signale la source, la grève des bagagistes des aéroports en France oblige les trafiquants à revoir leurs plans : seuls 2 kg (sur 4) seront envoyés et le passeur aura droit à 1,3 millions F CFA (au lieu des 5 initialement prévus), indiquent nos confrères.
Les trafiquants foncent dans une foule devant une maison mortuaire
Qui ajoutent que la date du 2 mai a été finalement retenue pour l’envoi de la valise via le vol de la compagnie Transavia Dakar-Marseille. La livraison, qui n’aura jamais lieu, devrait se faire à Keur Massar. Les équipes de surveillance de l’OCRTIS étaient planquées au lieu du rendez-vous, détaille Libération. Flairant le coup, les trafiquants ont tenté de prendre la fuite. Et pour semer les enquêteurs, souligne le journal, ils ont foncé sur une foule rassemblée devant une maison mortuaire : «Ce qui a entraîné la furie des populations, déterminées à les lyncher. Ces dernières ont d’ailleurs caillassé leur véhicule.»
Les éléments de l’OCRTIS durent d’abord contenir la foule «avant d’interpeller les mis en cause en possession d’une valise contenant 2 kg de cocaïne dissimulés dans des habits d’enfants et l’argent qui devait être remis au passeur».
Les frères Watte ont été conduits à leur domicile, sis à Tivaouane Peulh où une perquisition a abouti à la découverte, entre autres, de la somme de 2 mille euros (environ 1,3 million F CFA). La drogue, les téléphones portables des suspects, l’argent, un paquet de gants en latex ainsi que des documents saisis, sont consignés.
A. Watte a soutenu avoir récupéré la drogue à Sandaga sur instruction du donneur d’ordre basé à Marseille.
Libération indique que les les premiers éléments de l’enquête, qui suit son cours, montrent que les frères Watte ont effectué plusieurs déplacements à Bissau.