Le message à la Nation du chef de l’État d’hier a donné lieu à diverses réactions de la classe politique et de la société civile. Les assurances et rassurances de Macky ne font pas recette auprès des états-majors politiques, c’est le moins que l’on puisse dire. Ils sont unanimes à faire injonction au Président d’organiser le scrutin avant la date limite de son mandat, c’est-à-dire le 2 avril.
BIRAHIM SECK, FORUM CIVIL
«Macky, votre comportement porte atteinte aux droits des candidats retenus»
«Monsieur le président de la République Macky SALL, votre comportement porte atteinte aux droits des candidats retenus par le Conseil constitutionnel qui vous a demandé ainsi qu’à d’autres autorités compétentes de poursuivre le processus et d’organiser l’élection en fixant la date».
THIERNO ALASSANE SALL, LEADER DU PARTI RV
«Ce n’est pas ce que le Conseil constitutionnel a demandé à Macky»
«Nous ne prendrons pas part à ce dialogue parce que c’est un dialogue de dupe. Le Conseil constitutionnel lui a demandé d’organiser une élection présidentielle dans les meilleurs délais. Et au lieu d’organiser cette élection, Macky SALL veut organiser un dialogue. Ce n’est pas ce qui lui ait demandé. Il enfreint la décision du Conseil constitutionnel et se met hors de la Constitution. Deuxième chose il dit dans ce dialogue je vais inviter des candidats spoliés pour plus d’inclusion. Cela veut dire qu’il va faire fi de la décision du Conseil constitutionnel qui cite le nombre de candidats qui ramène le nombre de candidats à 19 candidats pour réintroduire des candidats. C’est inacceptable. Je n’ai jamais pensé qu’un président de la République envisageait dire des choses aussi graves».
THIERNO BOCOUM, PRESIDENT AGIR
«Macky crée un problème dans le problème»
«Le Président Macky SALL crée un problème dans le problème jusqu’à ce que la solution soit lui-même. Il va rester pour nous prémunir d’une vacance du pouvoir alors qu’il pouvait désigner la date du scrutin depuis longtemps, selon les délais impartis à l’article 31 de la constitution. L’autorité compétente c’est bien lui, ce n’est pas un collège de partis politiques et de candidats. Nous sortons des délais impartis et de la décision du Conseil constitutionnel».
ZAHRA IYANE THIAM, APR
«Macky est droit dans ses bottes»
«Après son face-à-face avec la presse nationale, le PR Macky SALL est droit dans ses bottes, en républicain respectueux de l’Etat de droit. Vivement, une bonne fois pour toute, que les réticents qui pensent que le pouvoir pourrait continuer sans respect des normes républicaines, se fassent définitivement une raison. Vive le Sénégal unifié par la concertation».
ABDOU MBOW, APR
«Nous venons d’écouter un Président de la République profondément attaché à la République»
«Nous venons d’écouter un président de la République qui est profondément attaché à la République. Quelqu’un qui a totalement servi son pays avec engagement, dévouement et loyauté mais aussi quelqu’un qui veut laisser un pays apaisé et sur les rampes de l’émergence».
AHMADOU MAKTAR KANTE, RELIGIEUX
«Le Conseil constitutionnel a demandé à l’Administration de fixer une nouvelle date qui tient compte du 2 avril»
«Le Conseil constitutionnel a demandé à l’administration de fixer une nouvelle date pourl’élection présidentielle qui tient compte du 2 avril. Par contre, de ce que j’ai compris de l’entretien qui vient de se tenir, le président Macky SALL veut plutôt un dialogue qui valide la reprise du processus électoral. Cette option remet en cause la liste validée par le Conseil constitutionnel et ce qu’elle a demandé au président de la République en termes de date. L’éventualité du vote d’une loi d’amnistie ne devrait en rien remettre en cause les décisions du Conseil constitutionnel. Ceci est ma réaction à chaud».
ALIOU MAMADOU DIA, CANDIDAT PUR
«Le Conseil constitutionnel n’a pas demandé au Président de convoquer un dialogue»
«Le président de la République n’a pas dit que ce les Sénégalais veulent entendre. On n’a pas besoin de dialogue. Le Conseil constitutionnel lui a demandé d’organiser une élection présidentielle dans les plus brefs délais. Le Conseil constitutionnel ne lui a pas demandé de convoquer un dialogue pour fixer la date de l’élection présidentielle. Ce pays a besoin d’aller à l’élection et passer à autre chose. Les gens sont fatigués d’attendre».