Fondé en 1984 par le défunt Sidy Lamine Niass, Walf Fadjri n’a pas varié dans sa ligne de conduite. Ce constat a été établi, ce week-end, lors de la cérémonie de dédicaces de deux livres parus dans le cadre de la célébration des 40 ans du groupe de presse.
La présentation de deux livres illustrant, l’un sur les 40 premières Unes et l’autre sur les belles Unes de WalfQuotidien ex WalFadjri L’Aurore, a clôturé, le week-end dernier, la célébration des 40 ans de Walf. Un groupe de presse qui se confond à la trajectoire de son fondateur, feu Sidy Lamine Niass. L’occasion a été saisie par les intervenants, dirigeants actuels du groupe et invités, pour décrypter sa marque de fabrique qui, selon eux, n’est rien d’autre que la «constance de sa ligne éditoriale et la crédibilité de l’information». «Sidy Lamine Niass avait compris qu’au Sénégal, les personnes victimes d’injustice n’avaient pas où se lamenter. Il avait créé le magazine Walfadjri, en 1984, pour leur permettre de dénoncer cette injustice. Il est resté sur cette ligne jusqu’à son dernier souffle. Cette même constance a été constatée dans le traitement de l’information par les différents supports du groupe», se félicite Mame Matar Guèye, président de l’Ong Jamra.
Dans son allocution, Mame Matar Guèye est revenu largement sur sa relation entre Sidy Lamine Niass et Abdou Latif Guèye, son frère. De ses contributions publiées dans le magazine de Jamra, à la première rencontre entre le défunt Pdg et Tidiane Kassé, en passant par la création du mensuel Walf à Freetown, rien n’a été laissé en rade. «Le premier numéro est paru le 13 janvier 1984. Sidy était plus régulier que nous. Nous avions partagé le même siège à la Médina, dans une rue dénommée ‘sans loi’. C’est un petit compartiment», se souvient-il. «Il faut primer les pionniers, donner des décorations à titre posthume à ceux qui sont décédés. Nous souhaitons fêter les 100 ans de Walf. L’œuvre de Sidy Lamine Niass doit se perpétuer», ajoute Mame Matar Guèye.
«Créer une école Sidy Lamine Niass»
Pour sa part, Aïda Mbodji qui salue la constance de la ligne éditoriale, a rappelé une anecdote vécue avec Walf Grand’Place. Selon elle, au lendemain du lancement de son mouvement politique, suite à la déchéance de Me Wade, un article a été signé pour indiquer qu’elle allait rejoindre Macky. Elle a câblé Sidy Lamine Niass pour contester. Mais, fait-elle savoir, ce dernier avait refusé d’intervenir. En plus de cela, il lui avait dit que le journaliste a donné un point de vue. C’est à elle de démontrer qu’elle ne va jamais rejoindre Macky. «La cérémonie devrait être délocalisée. Toutes les Unes peuvent faire l’objet de commentaires. Sidy est un patrimoine. Il faut créer une école Sidy Lamine Niass. On assiste à la vente de Unes de journaux. Nous vous demandons de ne pas vendre vos Unes. Nous vous demandons de garder votre constance. Nous avons espoir en vous», lance Aïda Mbdji à l’administration du groupe. Pour Thierno Birahim Fall, ancien directeur général de l’Aps, les deux livres constituent une base de données pour les chercheurs en sciences politiques et en communication. «Ce n’est pas facile de gérer une entreprise de presse au Sénégal. Ce groupe, on le donne à un ministre, il ira à la faillite les mois qui suivent», dit-il.
Venu assisté à la cérémonie, Ahmed Khalifa Niass a, lui aussi, apprécié la dynamique du groupe laissé derrière par feu Sidy Lamine Niass. «Sidy était un homme de principe. C’est ce caractère qui a permis de célébrer aujourd’hui les 40 ans de Walf. Tenir Walf debout derrière Sidy, c’est quelque chose d’extrêmement difficile. Cheikh Niass a réussi une prouesse. J’ai vu en Cheikh des qualités cachées. Il est quelqu’un d’extrêmement honnête», témoigne-t-il. Pour sa part, le rédacteur en chef de WalfQuotidien, Mbagnick Ngom souhaite avoir le retour des lecteurs des productions du canard. «Nous avons besoin de vos critiques, de vos appréciations», dit-il.
Salif KA