La région de Matam constitue l’épicentre des feux de brousse qui ont ravagé cette année plus 1 500 ha du tapis herbacés. Et pour lutter contre ce phénomène, les autorités forestières envisagent de renforcer les mesures de sécurité pour protéger davantage l’environnement. En outre, plus de 800 000 plants sont prévus pour restaurer les terres dégradées.
(Correspondance) – La région de Matam est en passe de devenir une zone désertique tellement la forêt subit des agressions au quotidien. Chaque année, on note des centaines d’ha dégradés à cause des coupes de bois abusives et des feux de brousse. L’année dernière, 3 000 ha ont été brulés et cette année 1 500 ha ont été consumés. Une situation qui ne laisse pas indifférentes les autorités forestières de la région de Matam qui ont pris des batteries de mesures pour stopper ce phénomène. Venus présider la cérémonie de la journée nationale de l’arbre au village d’Anda dans la commune de Nabadji Civol, l’adjointe au gouverneur de Matam, Mme Aichétou Ndiaye Diallo Bodian et l’Inspecteur régional des Eaux et forêts ont mis l’accent sur la sensibilisation et l’éducation au reboisement pour une bonne protection des forêts. Pour cette édition de la Journée nationale de l’arbre, le service régional des Eaux et forêts a misé sur l’éducation et la sensibilisation au reboisement. «C’était important de mettre l’accent sur cette pratique car la région de Matam est vulnérable aux feux de brousse», a expliqué Mme Bodian. Pour cette année, le Khaya Sénégalensis communément appelé Khaye a été choisi comme arbre parrain dont le thème, «chaque citoyen un arbre pour des villes durables» ; avec comme slogan : «Plantons ensemble, un devoir pour tous». «La région de Matam constitue l’épicentre des feux de brousse. Chaque année nous perdons des milliers d’hectares que nous voulons restaurer. Pour se faire, nous voulons avoir une synergie des efforts et une osmose avec l’ensemble des partenaires pour atteindre nos objectifs», souligne Commandant Daoudou Ndiogou.
Pour lutter contre ce fléau, «il est important de sensibiliser les populations au reboisement pour éviter aussi la déforestation», ajoute-t-il.
Cette année, indique-t-il, il est prévu de reboiser au total 800 000 arbres, soit 200 000 de plus qu’en 2022. «Cela va nous permettre de faire une plantation massive de 600 ha sur 200 km linéaires, une plantation conservatoire de 50 ha et une plantation de réhabilitation de 7 ha. C’est l’objectif que nous avons, car nous voulons toujours avoir une valeur ajoutée sur ce que nous faisons», a fait savoir Commandant Ndiogou. Les autorités forestières affirment qu’elles vont travailler avec la Nasa à travers un logiciel équipé d’un système pour alerter en cas de feu de brousse. A les en croire, plus de 200 km de pare-feu devraient être réalisés ou réhabilités par la Direction des Eaux et forêts.
Amadou Issa KANE