Les populations de Ndiaffate, chef-lieu de commune, et des localités environnantes ont battu, dimanche dernier, le macadam pour manifester leur colère suite à la mort de leur frère, Mamadou Lamine Dramé, en Allemagne. Venus en masse, adultes, jeunes filles et garçons ont réclamé le rapatriement du corps. Ils exigent également la lumière sur les circonstances de ce meurtre, intervenu le lundi 08 août, qu’ils qualifient de «raciste».
Porte-parole du jour, Assane Sarr précise qu’il s’agit d’une marche pacifique pour manifester leur «mécontentement face à cet acte purement criminel et barbare exercé sur notre frère». Sarr invite les organisations des droits de l’homme et les autorités étatiques, en l’occurrence le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, à se mobiliser pour éclairer les zones d’ombre dans cette affaire. «On ne peut pas comprendre le fait que des policiers ne puissent pas maîtriser un jeune garçon de 16 ans, jusqu’à utiliser une arme à feu. C’est un acte ignoble ; il a été ôté à toute une communauté. Raison pour laquelle, nous demandons justice. Nous exigeons du gouvernement le rapatriement du corps pour faire les funérailles», exige-t-il. «Certes, il y a une enquête en cours, mais il faut quand même faire le nécessaire, car ça fait presque plus d’une semaine que sa famille attend dans la douleur l’arrivée de la dépouille», ajoute-t-il.
Même son de cloche chez le père du défunt et des autorités locales, en l’occurrence le maire de la commune de Ndiaffate. Père du défunt, Lamine Dramé réfute la thèse selon laquelle son fils, un adolescent de 16 ans, aurait des «troubles mentaux et un comportement violent». Selon lui, c’est seulement dans la semaine de sa mort qu’il n’a pas eu de ses nouvelles. «Certains disent qu’il souffrait de troubles mentaux, mais je tiens à signaler à ceux qui le disent qu’ils se trompent, car mon fils était bien portant et n’avait aucun problème mental», souligne-t-il.
A l’en croire, la victime était partie en Europe, il y a environ deux ans ; et d’après les photos qu’il a vues, il aurait voyagé par la voie maritime. «Je l’ai eu au téléphone, il n’y a pas longtemps…», renseigne le septuagénaire. Maire de la commune, Astou Ndiaye, par ailleurs cousine du défunt, a assuré que les autorités sénégalaises sont à «pied d’œuvre pour le rapatriement du corps de Mamadou Lamine Dramé».
Salif KA