A cause de la retention de leurs résultats de fin de formation à la Fastef, près de 200 professeurs de philosophie envisagent de boycotter la correction de l’examen du baccalauréat. Ils ont fait l’annonce, hier, suite à une rencontre tenue dans l’enceinte de l’établissement.
Une menace de boycott de la correction de l’épreuve de la philosophie pèse sur la tenue de l’examen du baccalauréat 2022. La rétention des résultats de fin de formation des enseignants vacataires et contractuels de philosophie est passée par là. Regroupés dans un collectif, ces derniers courent depuis deux ans derrière leurs notes. «C’est une situation que nous déplorons. La formation a duré plus de 4 ans. Alors qu’initialement elle ne devait durer que trois ans pour ceux qui font le Caes et quatre ans pour la cohorte des diplômés en sociologie», dénonce Silmang Pierre Ndior, candidat au Caes. Et d’ajouter : «Nous ne participerons pas à la correction de l’épreuve de la philosophie tant que notre situation n’est pas réglée. Nous bloquerons aussi dans les jours à venir tous les examens à la Fastef. Au moins, 200 voire 300 profs risquent de ne pas prendre part à la correction de l’épreuve de philosophie au Bac».
Selon eux, cette rétention des résultats des examens de sortie les a conduits à une année blanche. L’examen du Caes, soutient ce porte-parole du jour, s’est tenu en décembre 2021. Et que les résultats devraient tombés au plus tard au 31 janvier 2022. «Tous les départements ont affiché, sauf celui de la philosophie. Beaucoup de nos collègues sont à quelques années de la retraite, d’autres sont à deux pour dépasser l’âge pour l’intégration dans la Fonction publique. Certains ont même abandonné», regrette M. Ndour.
D’après ce membre du collectif des professeurs de philosophie du Sénégal, une rencontre avec le doyen le 20 juin dernier leur avait permis de faire le point sur la situation. Selon lui, ce dernier leur avait fait savoir que le ministère de l’Education nationale avait débloqué une enveloppe de 100 millions de francs Cfa. «Sur les 100 millions, les 86 millions ont été alloués à la formation des élèves inspecteurs et le reste pour la formation à distance. Une avance a été remise aux formateurs des vaccaires et contractuels de philosophie. C’est une moitié qui leur a été payée. Ce qui a occasionné le premier en 2019», renseigne notre interlocuteur.
De l’autre côté, le langage est tout autre. Réunis, hier, pour évaluer leur plan de lutte, les formateurs décident de maintenir cette rétention. Membre de la cellule pédagogique et par ailleurs chef du département de philosophie, Mamadou Kabirou Gano fait savoir que l’Etat doit aux enseignants une enveloppe de 34 millions de francs Cfa.
Secrétaire général de Sudes/Fastef Thierno Gueye, déplore le silence des autorités par rapport à leur situation. Selon lui, c’est une formation spéciale pour «des collègues qui sont dans les lycées mais qui n’ont pu avoir ni le Master, ni le Caes». «Le ministère nous doit des arriérés qui n’ont pas été versées et nous sommes à la fin de cette formation. Nous faisons tout le temps notre travail, mais nous courons après derrière le paiement. Pour la première promotion ils sont plus de 75 et l’autre promotion compte plus d’une centaine de récipiendaires», fait-il savoir. Selon qui, le combat va se poursuivre jusqu’à l’obtention du gain de cause.
Salif KA