Le président Macky Sall a profité de la remise des cahiers des doléances des centrales syndicales pour rappeler le respect des règles pour le recrutement dans les collectivités territoriales. Faisant allusion aux enrôlements médiatiques des activistes par le nouvel édile de Dakar, le chef de l’Etat affirme que le maire qui gère des fonds publics ne peut pas faire ce que bon lui semble.
Le président de la République Macky Sall n’accepte pas que les règles qui régissent le fonctionnement des collectivités territoriales soient foulées au pied par les maires nouvellement élus. Faisant allusion aux recrutements de l’activiste et leader du mouvement Frapp France Dégage, Guy M. Sagna et de l’ex gendarme plus connu sous le sobriquet Capitaine Touré, Macky Sall a fait savoir que l’Etat ne va pas cautionner des entorses à la loi. «Un maire ne peut pas faire ce qu’il veut. Il est soumis aux exigences de la loi et du règlement sinon il est révoqué. Tout recrutement en dehors de l’organigramme mis en place est nul et de nul effet. Je leur ai tous dit que s’ils ne respectent pas la loi, ils seront sanctionnés. Il y a eu des maires, qui avant de partir ont recruté des centaines de personnes. Cela aussi constitue un gros problème dans ce pays et qu’il faut revoir afin de fixer les règles», avertit le président Sall. Qui réagissait ainsi, à l’interpellation du Secrétaire général de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts), Sidya Ndiaye sur des recrutements de certains maires qui ne suivent pas les textes réglementaires. Le chef de l’Etat ajoute que «les fonds des collectivités territoriales sont publics».
Sur un autre registre, le chef de l’Etat a évoqué le dialogue social et négociations collectives. Sur ce sujet, Macky Sall qui parle d’avancées ne semble pas émettre sur la même fréquence que les centrales syndicales. En effet, au moment où dans le secteur de la santé et de l’éducation, on rue dans les brancards pour exiger le respect des accords signés avec le gouvernement depuis des années, le président Sall estime qu’il y a eu des pas importants qui ont été franchis dans ce sens.
Poursuivant son argumentaire, le président Sall affirme que le gouvernement a tout fait pour soutenir les ménages dans ce contexte de conjoncture économique. Il estime que cette cérémonie est un moment «privilégié» pour le gouvernement et les partenaires sociaux de passer en revue les progrès accomplis et les défis à relever dans la marche vers le travail décent pour le renforcement du dialogue social. Pour ce dernier les tensions liées à la situation politique et économique internationale ont eu pour conséquences le renchérissement de certains produits de consommation courante amenant le gouvernement à subventionner les prix pour préserver le pouvoir d’achat des ménages. Il en est ainsi de l’électricité sans oublier les mesures exceptionnelles de suspension des droits de Douane et de la Tva pour l’importation des produits alimentaires.
627 milliards de F Cfa pour soutenir les ménages
Le président Sall a évoqué aussi la baisse des prix de l’huile, du riz et du sucre et la subvention sur le kilogramme du riz paddy pour les producteurs locaux à hauteur de 30 F Cfa. Au total, indique Macky Sall, plus de 350 milliards de F Cfa sont mobilisés au titre de subvention de l’énergie, parce que «nous avons bloqué les prix qui auraient dû augmenter de façon exponentielle. Et 157 milliards de F Cfa de subvention aux ménages face à la flambée mondiale des prix». «Globalement avec la revalorisation salariale et les subventions, l’Etat va consacrer, en première estimation, 627 milliards de F Cfa pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Cet effort considérable vient en supplément aux programmes sociaux en cours notamment la Couverture sanitaire universelle ; les bourses de sécurité familiale ; la carte d’égalité des chances et les 43 milliards de F Cfa qui seront remis à partir de ce 6 mai, par le mécanisme de transfert d’argent, aux 542 mille 956 ménages vulnérables répertoriés dans le Registre national unique», liste-t-il. Et Macky Sall d’ajouter sur le dialogue social, gage de la stabilité d’une nation : «Cette année encore nous célébrons la fête du Travail dans un contexte particulier marqué par la pandémie à coronavirus mais aussi par une situation internationale tendue. La stabilité est un capital inestimable dans le monde actuel sans lequel aucun développement ne pourrait se réaliser».
En revanche Macky Sall a déploré ce qui se passe dans les réseaux sociaux et la presse en ligne. Il affirme que ces outils constituent «un cancer» dans ce pays.
Samba BARRY