Mali n’a pas besoin de sanctions encore moins d’être isolé. Ce dont il a besoin, c’est l’assistance et l’accompagnement. Ce, pour sortir de la situation difficile dans laquelle cette nation est basculée.
C’est l’essentiel du message livré, hier, par Imam Mahmoud Dicko, en visite de deux jours à Dakar. Un mas- sage, soutient-il, qui corrobore l’objectif du séminaire régional intitulé «Contribution des légitimités religieuses et traditionnelles à la consolidation de la paix, la prévention et la résolution des conflits en Afrique de l’Ouest et du Sahel». «Le Mali parait comme un grand malade. Si on lui donne trop de médicaments, ça risque de faire mal. Si on lui empêche des médicaments, ce sera pire. Le pays traverse une situation très difficile. Ajouter à cela des sanctions économiques, c’est augmenter les difficultés dans le quotidien des citoyens», lance-t-il à l’en- droit de la communauté internationale. Avant d’ajouter: «Le Mali n’a pas besoin de sanctions, mais d’être assisté et accompagné pour sortir de cette situation».
Sensible aux difficultés qu’endurent les populations maliennes, Imam Dicko demande de l’indulgence de la part des décideurs du monde. Car, pour lui, ajouter des sanctions à ces difficultés, d’une raison ou d’une autre, sera très sévère à l’endroit de ce peuple. «Je lance un appel à tous les décideurs du monde, les organisations sous régionales, régionales, le système des Nations unies, etc. à accompagner le peuple malien, à l’assister dans cette situation combien difficile. Nous demandons leur indigence», implore-t-il. Selon lui, ils sont aujourd’hui la digue. «Si le Mali s’affaisse, tous les autres pays céderont. Nous demandons encore une fois aux pays voisins de la Cedeao de ne ménager aucun effort pour nous assister. Nous souhaitons encore que le Mali soit compris, assisté et aidé. C’est une expérience qui n’est pas facile», poursuit-il.
D’après ce religieux, le Mali est une grande nation qui a eu à construire de grands empires, de grands royaumes. Un pays, estime-t-il, qui a beaucoup contribué dans la civilisation universelle. «On fait face à une certaine situation qu’on ne peut pas nier. Ça arrive dans la vie des peuples et nous sommes en train d’en faire face avec beaucoup de dignité», lance Imam Dicko.
Salif KA