C’est un gros pavé dans la mare de l’opposition qui risque de crier au secours dans le vent. L’Assemblée nationale souhaite qu’à l’avenir, la présidentielle soit couplée aux législatives «dans le souci de garantir la stabilité de nos institutions».
«Un uppercut» du président de la République et de sa majorité. L’image n’est ni osée, ni démesurée en parlant de cette suggestion de l’Assemblée nationale «visant à faire coïncider le mandat du président de la République à celui des députés». Une proposition qui ne va certainement pas plaire à l’opposition qui va crier, rameuter l’opinion publique sans pour au- tant disposer de moyens en mesure de dissuader la majorité. Si celle-ci décide vraiment de faire entériner cette éventuelle loi. D’après les députés défenseurs de cette proposition, le couplage de la présidentielle aux législatives vise à garantir «la stabilité de nos institutions». «Par la même occasion, il permettra au chef de l’Etat de pouvoir dérouler son programme sans entrave politique», a préconisé l’Assemblée nationale, droite dans ses bottes. Laquelle préconise aussi «de prévoir des dispositions qui interdisent la dissolution du parle- ment, dans les premières années de l’installation de ses nouveaux membres».
Une autre proposition pour contrecarrer «une possible cohabitation», si l’opposition venait à être majoritaire à l’Assemblée nationale, à l’issue des prochaines élections législatives de juin 2022.
«Cette proposition entre dans cette hypothèse et compte tenu du fait que la pré- sente réforme proposée vise à réintégrer les moyens d’actions réciproques entre l’Exécutif et le Législatif», a indiqué le rapport de la commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains, qui se penchait sur la loi pour le retour du poste de Premier ministre, officiellement supprimé de l’attelage gouvernemental le 4 mai 2019, après l’adoption par l’Assemblée nationale, à une très large majorité, d’un pro- jet de loi qui modifie la constitution.
Et depuis fin novembre passé, le président de la République a émis le vœu de restaurer le poste de Premier ministre. Une volonté motivée par le fait que «l’année 2022 sera la relance de l’économie mondiale et le Sénégal doit être partie prenante de cette dynamique mondiale». «Le président de la République va assurer prochainement la présidence de l’Union africaine (Ua) et, par conséquent, il sera très sou- vent absent du pays pour servir les intérêts du continent africain», défend le rapport de la Commission lois de l’Assemblée nationale. Dans l’éventualité du retour du poste du Pm, quelques 24 articles de la constitution ont été retouchés «en vue d’encadrer les modalités de nomination et l’étendue des attributions du Premier ministre, ainsi que les rapports entre l’Exécutif et le législatif». «Ce retour du poste du Pm permettra de réintroduire la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale, supprimée en même temps que le poste de Premier ministre en 2019, et restituera le pouvoir présidentiel de dissoudre l’Assemblée nationale», indique-t-on. Ce 16ème futur Premier ministre du Sénégal tous gouvernements confondus, le quatrième de- puis 2012 sera nommé au lendemain des élections locales, prévues le 23 janvier prochain, selon le président Macky Sall qui s’exprimait sur France 24 et Rfi.
Ndèye Maguette SEYE