C’est lui qui avait lu à la télévision, le 24 mai dernier, le décret de nomination de l’éphémère nouveau gouvernement de transition dont la composition avait suscité la colère d’Assimi Goïta – le président de la transition était alors vice-président – et le renversement, l’arrestation et la détention en résidence surveillée du Premier ministre Moctar Ouane et du président Bah N’Daw. Secrétaire général de la présidence, avec rang de ministre, Kalilou Doumbia s’était alors réfugié dans une ambassade.
Kalilou Doumbia avait, depuis, repris sa vie d’enseignant-chercheur. Juriste de formation, Kalilou Doumbia a quitté son domicile lundi en début d’après-midi pour l’Université de droit de Bamako, où il enseigne. Ses collègues ne l’ont jamais vu arriver. Sa famille tente de le joindre sans succès jusqu’au soir et décide finalement de signaler sa disparition le lendemain matin à la police.
Mais, selon les informations recoupées par RFI, Kalilou Doumbia aurait été arrêté par la Sécurité d’État, les renseignements maliens, et serait depuis interrogé et détenu au camp militaire de Kati.
Pour quel motif a-t-il été arrêté ?
Certaines sources assurent que Kalilou Doumbia avait à plusieurs reprises, et jusqu’à très récemment, été sollicité par le colonel Assimi Goïta en personne, qui souhaitait travailler avec lui. Est-ce son refus qui a motivé cette arrestation ? À moins qu’elle ne soit liée à la récente libération des ex-président et Premier ministre, Bah N’Daw et Moctar Ouane, dont le placement en résidence surveillée a pris fin il y a un peu plus de deux semaines ? Kalilou Doumbia serait-il détenteur d’informations intéressant les autorités ?
Sollicitée par RFI sur le sujet, la présidence n’a pas donné suite.
RFI