Le leader de Pastef/Les Patriotes, Ousmane Sonko, ne foulera pas le territoire togolais où il devait prendre part à un forum sur «Les états généraux de l’Eco».
Le juge du deuxième cabinet, qui a suivi le réquisitoire du parquet, s’est opposé à la demande de sortie du territoire national introduite par ses avocats. Ils sont plus de 200 participants dont Carlos Lopes, Michel Nadom Kalife, Lionel Zinsou attendus à Evènement initié par l’économiste Kako Nubukpo, qui se tiendra du 26 au 28 mai à Lomé. De par cette décision, le magistrat du deuxième cabinet, Abdoulaye Assane Thioune, maintient Sonko à Dakar au motif qu’il est placé sous contrôle judiciaire par la justice sénégalaise.
Commentant cette décision, les avocats de la défense qui déclarent avoir reçu ce rejet par voie de greffier attaché au 1er cabinet, parlent de «forfaiture». Pour Me Cheikh Khoureyssi Bâ, le procureur et le Juge intérimaire ont «erré en droit». Pour la bonne et simple raison, soutient-il, que «rien ne justifie une telle mesure de rétorsion. Sauf peut-être d’autres impératifs». Me Bâ évoque «d’autres sphères, d’autres considérations, d’autres calendriers». Parce que «les articles de loi visés sont manifestement inopérants en la matière», commente Me Cheikh Khoureyssi Bâ. Selon lui, le magistrat instructeur n’a fait que suivre l’avis du procureur qui avait déclaré que «l’ordonnance de contrôle judiciaire prise le 8 Mars dernier par feu le Doyen Samba Sall n’avait spécifié aucune réserve s’agissant d’une mesure comme l’interdiction de sortie du territoire national». «Que dès lors, en l’absence de mainlevée du contrôle judiciaire, l’inculpé ne peut être autorisé à sortir du territoire national. Cela a suffi à Serigne Bassirou Guèye pour fonder le rejet de la demande introduite depuis le 17 Mai par notre excellent confrère Me Bamba Cissé, au nom de la Défense de Ousmane Sonko», analyse Me Bâ. Avant d’ajouter : «Plus subtil, le juge Thioune estime, pour sa part, qu’Ousmane Sonko n’a pas encore été entendu au fond pour s’expliquer sur les accusations formellement portées à son encontre par la partie civile. Il en déduit donc que, pour les besoins de l’enquête, un assouplissement du contrôle judiciaire est encore prématuré au stade actuel de la procédure. Ainsi, en s’adossant sur les dispositions des articles 72, 77 et 127 du Code de procédure pénale, Abdoulaye Thioune a rejeté la demande».
Ainsi, en acceptant de jouer le jeu, le leader de PASTEF est en train de tomber dans le piège tendu par le régime de Macky SALL.
Salif KA