Deux ans de prison dont 6 mois ferme, c’est le verdict prononcé par le tribunal de grande instance de Fatick contre les policiers Sidy Mohamed SIDIBE, Omar LO, Demba KEBE, Birame FAYE et Souleymane LY, accusés d’avoir tué le Jakartaman Mamadou Lamine KOITA.
Les mis en cause ont été jugés et reconnus coupables « de coups et blessures involontaires ayant entraîné la mort sans avoir l’intention de la donner et d’abus d’autorité ». En sus de la peine d’emprisonnement, les 5 policiers vont payer 100 000 FCFA à l’Etat du Sénégal, des dommages et intérêts à hauteur de 150 millions à la famille de la victime et 1 million à Djibril DABO, l’ami de Mamadou Lamine KOITA en compagnie duquel il a été interpellé par la police lors des faits.
Une sentence pour le moins très soft pour les policiers. Pourtant, selon l’avocat de la partie civile, Me Bassirou SAKHO, « en délibérant, le tribunal les a déclarés tous coupables du délit de coups et blessures volontaires ».
Cette affaire remonte au lundi 10 février 2020. Aux environs de 12h, les éléments de la Section de recherches du Commissariat urbain de Fatick recevaient un appel anonyme les informant de la présence de jeunes en train de fumer du chanvre indien au niveau de l’arène sise au quartier Mboubane. A l’arrivée des limiers, certains jeunes étaient parvenus à s’échapper, mais Amadou Lamine KOITA et Djibril DABO ont, eux, eu la malchance d’être appréhendés. Conduits à bord d’un véhicule particulier à la plage de Malango, ces deux jeunes auraient été rudement tabassés par les policiers. Très mal en point et saignant du nez et de la bouche, Lamine KOITA a été ensuite acheminé à l’hôpital régional de Fatick où il décéda quelque temps après. Dans les heures qui ont suivi l’annonce de la mort de Lamino, comme on l’appelait affectueusement, ses camarades conducteurs de vélotaxi étaient descendus dans la rue et avaient mis la cité de Mame Mindiss sens dessus-dessous pour réclamer justice. Surtout que le rapport d’autopsie qui avait conclu à une mort naturelle n’avait convaincu presque personne. Après cinq jours d’émeutes, le procureur de la République près le Tribunal de grande instance de Fatick, Abdoul Aziz DANFAKHA, qui tenait à faire éclater la vérité dans cette affaire, avait annoncé l’ouverture d’une information judiciaire lors d’un point de presse le 15 février 2020. Le 12 mars 2020, le juge d’instruction chargé de cette affaire avait inculpé les cinq policiers incriminés avant de les placer sous contrôle judiciaire.
Avec LeQuotidien