L’achèvement et la livraison ’’immédiate’’ des chantiers en cours dans les universités du Sénégal est devenue une ‘’impérieuse nécessité’’, suite à la récente décision présidentielle de faire admettre une partie des bacheliers de 2019 et ceux de 2020 dans les universités publiques, a déclaré samedi le secrétaire général du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (SAES).
‘’Avec la décision récente de Monsieur le président de la République, d’admettre le stock restant des bacheliers de l’année 2019 ainsi que les futurs bacheliers de 2020, l’achèvement et la livraison immédiate de toutes infrastructures équipées dans tous les campus devient une impérieuse nécessité pour ne pas assister à une mort programmée de l’université’’, a dit Malick Fall.
Il tenait une conférence de presse à l’Ecole polytechnique de Thiès, au terme de la conférence nationale des sections, une des instances, du SAES, pour plancher sur la reprise des enseignements en présentiel dans les universités du Sénégal.
La fermeture des universités avait été décidée le 16 mars dernier par le gouvernement du Sénégal, dans sa stratégie d’endiguement de la pandémie de covid-19.
‘’Le SAES informe les parents d’étudiants et l’opinion publique nationale et internationale qu’il a plusieurs fois alerté le (Ministère de l’Enseignement supérieur) et ses services sur la nécessité de finaliser les chantiers en cours dans les universités, de mettre à disposition les textes de gouvernance et les moyens humains et matériels nécessaires’’ à la reprise, a dit M. Fall.
Les infrastructures, dont la construction a démarré depuis cinq ans pour réduire le déficit structurel des universités et leur permettre de mieux jouer leur rôle, ne sont toujours pas réceptionnées, a-t-il dit.
Il déplore le fait, selon lui, qu’un an après la décision, prise en septembre 2019 par le ministère de l’Enseignement supérieur, d’orienter l’ensemble des nouveaux bacheliers dans les universités publiques du Sénégal, ‘’les mesures d’accompagnement tardent à voir le jour’’. Pour le SAES, cette décision n’avait ‘’pas pris en compte ni les infrastructures pédagogiques et sociales disponibles dans les universités publiques, ni l’avis des instances pédagogiques, tel que exigé par la loi’’.
‘’Les improvisations et les errements ont mis les universités dans une situation extrêmement préoccupante, avec un déficit en infrastructures, en équipements, en ressources humaines et en ressources financières’’, a-t-il poursuivi.
Il ajoute que ‘’la majeure partie des engagements n’ont pas été respectés’’, pour une reprise dans de bonnes conditions.
Le SAES a émis un ensemble de demandes ayant trait à l’application des textes de gouvernance des universités, régissant les écoles et instituts, la désignation des recteurs, le processus d’orientation des bacheliers, etc. Il relève que l’orientation des bacheliers est du ressort des instances universitaires, en raison de l’‘’autonomie pédagogique et scientifique’’ conférée aux universités par la loi sur les franchises universitaires.
Le Syndicat de l’enseignement supérieur ‘’exige l’audit technique de la plateforme campusen’’ qui reçoit les demandes d’inscription en ligne des étudiants. Le SAES demande aussi ’‘’accompagnement budgétaire de l’Etat aux universités dont les budgets arrivent à peine à couvrir les dépenses pédagogiques de recherche, pour le respect du protocole sanitaire et des mesures barrières’’.
Selon Malick Fall, une bonne partie des universités ont effectué des recrutements, conformément à la décision de l’Etat d’engager 200 enseignants, mais attendent toujours de voir leur budget revalorisé en conséquence.
Interpellé sur le sort qui sera réservé au préavis de grève déjà déposé par le SAES, le syndicaliste a noté que son syndicat ’’n’est pas là pour faire des grèves’’. Toutefois, le SAES va ’’analyser la situation, de façon responsable’’, et ira en mouvement ’’sans état d’âme’’, si la situation le commande.
APS