Les travailleurs de la Justice seront en grève pour trois jours, à compter de ce lundi 29 juin 2020. Motifs ? Le non-respect des accords de 2018. Le secteur de la justice renoue ainsi avec la paralysie.
Le front social de la justice est encore en ébullition. En effet, le Syndicat des travailleurs de la Justice (Syjust) a décrété 72 heures de grève renouvelables, couvrant les lundi 29, mardi 30 juin et le mercredi 1er juillet 2020. Pour les greffiers et corps assimilés, «cette continuation de la grève est la conséquence du comportement du ministre de la Justice, M. Malick Sall, qui feint d’ignorer la paralysie du service public de la Justice». Laquelle paralysie résulte de l’exercice du droit de grève par les travailleurs de la Justice, selon un communiqué du syndicat en question publié hier. Ces derniers ne veulent ni plus ni moins que la mise en œuvre de réformes portées par des décrets déjà signés et la matérialisation du protocole d’accord signé le 17 octobre 2018 par le Gouvernement et le Sytjust. «Le ministre de la Justice est dans un constant déni de devoir et de responsabilité contre les intérêts des travailleurs de la Justice et cela a duré quatorze mois depuis sa prise de fonction à la tête de la chancellerie en avril 2019. Il devait organiser, au Centre de formation judiciaire (Cfj), des formations préalables aux reclassements d’agents de son département ; il devait veiller à ce que le Secrétariat général du Gouvernement (Sgg) procédât à la publication de trois décrets relatifs à l’élargissement de l’assiette du fonds commun des greffes ; enfin, il devait soumettre à la signature du Président de la République deux projets de décrets élaborés il y a plus d’une année pour la mise en œuvre du protocole d’accord du 17 octobre 2018. De tout cela, il n’a rien fait», informe le Sytjust.
Pis, accusent les syndicalistes, il (le ministre de la Justice) s’est inscrit maintenant dans une dynamique de torpillage des acquis des travailleurs de la Justice en représailles aux critiques récurrentes faites publiquement en son encontre à partir du 2 juin 2020 par le Syjust. C’est dans cette veine que les faucons du ministère de Justice ont élaboré un argumentaire d’une effarante vacuité par lequel le ministre de la Justice tente de convaincre le Gouvernement et le Président de la République de remettre en cause les droits et acquis des travailleurs de la Justice, a en croire toujours les greffiers et Cie. «Se faisant, le ministre de la Justice s’est même autorisé une défiance contre l’autorité du Président de la République qui pourtant l’a instruit officiellement et publiquement à deux reprises dans le sens de prendre en charge les doléances des travailleurs de la Justice qui n’attendent que la jouissance de leurs acquis», rapporte le communiqué.
Toutes choses qui font que les travailleurs de la Justice demeurent plus que jamais résolus à combattre l’injustice qu’ils disent subir de la part de la Chancellerie.
Salif KA