L’Alliance pour la défense de l’école publique et des travailleurs (Adept) n’est pas trop emballée par la mesure prise par le président Macky Sall de fermer les écoles et universités, durant 3 semaines. Dans l’éventualité d’une prolongation de la décision de fermeture de ces établissements, l’Adept exhorte les autorités administratives à réfléchir à la possibilité de permettre aux apprenants de suivre leurs cours par le biais de la télévision nationale ou sur Internet. «Ne rien entreprendre, dans ces circonstances, reviendrait à creuser davantage le fossé qui existe entre les enfants des Goorgoorlou et ceux des nantis qui ont les moyens de payer des cours à domicile pour leurs enfants. Une telle attitude constituerait une violation du principe d’égalité des chances», estime son secrétaire général, Cheikh Diop.
A l’endroit des organisations de la société civile et des citoyens de façon générale, l’Adept a tenu à rappeler que l’école publique a cessé d’être une priorité pour nos gouvernants. Chaque année, le gouvernement du Sénégal adopte une stratégie de pourrissement en réponse aux interpellations légitimes des syndicats. Ce qui affecte négativement le quantum horaire, selon les syndicalistes. «Si en plus des heures perdues pour faits de grève, on ajoute les conséquences de cette décision de fermeture des écoles et universités, sans mesures d’accompagnement, on réunit toutes les conditions pour aller vers des résultats catastrophiques et enfoncer davantage l’école publique dans les abimes de la médiocrité», ont-ils souligné.
Toutefois, ils ont tenu à applaudir des mains de la décision prise par l’Etat du Sénégal face à la pandémie que représente le Coronavirus. «Nous tenons à saluer cette mesure préventive prise dans un contexte où la pandémie progresse à une vitesse inquiétante notamment sur l’axe Dakar-Touba qui capitalise plus de 35 % de la population du pays», souligne son secrétaire général. Au demeurant, l’Adept invite l’ensemble des enseignants du pays à respecter cette mesure de suspension et à observer de façon scrupuleuse les recommandations du ministère de la Santé. «Nous attirons l’attention de nos camarades qui tiennent des classes d’examens sur les risques qu’ils pourraient courir en voulant faire fi de cette mesure conservatoire sous prétexte d’aider les apprenants à travers les cours de renforcement habituels qu’ils organisent. Ne perdons pas de vue que nous avons tous l’obligation de nous protéger et de protéger nos élèves», note enfin son Sg.
Magib GAYE