Ce ne sont pas seulement les Niassènes qui sont fâchés contre le président de la République, Macky Sall. Les Khadres ne sont pas, eux aussi, contents de la démarche de celui-ci en dénonçant une discrimination sur sa politique de modernisation des cités religieuses. Ils l’ont fait savoir lors de la célébration de la naissance du prophète Mouhamed (Psl), appelé Gamou. C’était dans la nuit du samedi 09 au dimanche 10 novembre 2019.
La famille de Cheikh Saad Bouh Aïdara, fondateur de la Tariqqa Khadrya, n’est pas contente de la politique de modernisation des cités religieuses opérée par l’Etat du Sénégal. Et c’est leur khalife général qui le fait savoir, en marge de la célébration de la nuit du Prophète (Psl). Selon lui, il y a une sorte de discrimination entre les confréries. «Nos attentes aussi bien au niveau de la collectivité territoriale que du programme national de modernisation des cités religieuses restent encore vaines. Je n’ai eu de cesse de répéter ici et ailleurs notre ambition pour Goumba Guéoul, capitale de la Khadriya au Sénégal. Je constate encore une fois que nous faisons quasiment du sur-place malgré le léger frémissement que nous avions noté il y a un an», déplore Atakhani Aïdara, Khalife général des Khadres, dans son discours.
Selon ce dernier, le fonds de financement des activités de la Fondation Cheikhna Cheikh Saad Bouh, chargé de la mobilisation des ressources nécessaires à la réalisation de leur projet de modernisation de Goumba Guéoul, capitale de la Khadriya, ne pourra prendre son envol qu’après qu’il aura reçu les autorisations requises. Sur ce, il invite le chef de l’Etat à revoir sa copie. «Nous renouvelons notre appel à monsieur le président de la République pour un appui résolu à la concrétisation de cet ambitieux projet», invite-t-il.
Le chef religieux s’en est pris également à l’échec noté dans le projet de retrait des enfants de la rue. «J’avais dénoncé l’année dernière, la persistance de la mendicité des enfants, je constate encore pour m’en désoler à nouveau que le phénomène perdure. Cet échec des politiques publiques de retrait des enfants talibés de la rue est d’abord et avant tout le nôtre», soutient-il. À l’en croire, les chefs religieux doivent impulser des actions fortes de formation, de sensibilisation et d’information et mettre en place des cadres adéquats d’apprentissage du Coran avec de réelles perspectives d’insertion sociale et professionnelle des apprenants.
Salif KA