Le président de la République a quitté hier Dakar pour prendre part à la remise du prix Medays (Davos africain) qu’on doit lui décerner à Tanger.
Un autre prix en vue ! Le président de la République s’est envolé hier pour le Maroc en vue d’y recevoir le prix « Medays » que lui ont décerné les organisateurs de ce forum. Il a quitté le Sénégal avec une forte délégation pour la cérémonie qui aura lieu dans la ville chérifienne de Tanger. Le prix « Medays » a été décerné en premier au président malien durant la calamiteuse transition de ce pays voisin occupé aujourd’hui à moitié par les djihadistes, Diocounda Traoré, au Burkinabè Roch Marc Kabore.
Le plus risible est que même le ministre Abdoul Latif Coulibaly l’avait reçu en 2012 alors qu’il avait en charge le département de la Promotion de la bonne gouvernance, porte-parole du Gouvernement ! Il a été créé en 2008 par l’Institut Amadeus, un think tank marocain spécialisé dans les relations internationales. A signaler que ce prix est non énuméré. Et cette année, les organisateurs ont choisi d’honorer le président Sall. Pour rappel, l’Institut Amadeus, fondé, en 2008 par Brahim Fassi Fihri, fils de l’ancien chef de la diplomatie marocaine, aujourd’hui conseiller royal pour les affaires diplomatiques, très proche du roi Mohamed 6, est présenté par certains médias marocains comme une tribune pour vendre le royaume chérifien. Brahim est décrit comme un homme « toujours très soutenu par son père qui se cache derrière la création du centre de recherches “Amadeus”, le jeune homme mène grand train actuellement dans des pays africains ».
D’ailleurs ce think tank est créé, selon les explications du site Maroc-actu consulté par Le Témoin « pour aller corriger les erreurs du ministère des Affaires étrangères en Afrique.» Une façon de faire le marketing et le rayonnement de la diplomatie marocaine en Afrique subsaharienne. D’ailleurs, c’est le jeune homme lui-même qui était venu en personne au Sénégal dans le cadre de la caravane de l’Institut Amadeus en Afrique de l’Ouest pour vendre la candidature du Maroc à la CEDEAO.
Brahim Fassi Fihri, en mission commandée du Roi Mohamed VI, avait pour mission d’expliquer la position du Maroc concernant son projet d’adhésion à la CEDEAO, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest. Il était aussi chargé de rectifier le tir à l’origine du retard du processus d’adhésion du royaume. Sa caravane — un mot qui rappelle beaucoup de choses désagréables aux Nègres que nous sommes ! — avait sillonné beaucoup de pays de la sous-région. Certains observateurs, et ils sont nombreux y compris au Maroc, sont d’avis que ce prix est juste créé par Brahim et son père pour permettre à leur pays d’étendre son influence dans beaucoup de pays africains. Et quand on sait que nos chefs d’Etat adorent les médailles, diplômes d’honneur et autres breloques bidon…
Une critique qui ne passe pas chez le boss d’Amadeus. Il y a deux ans, vivement critiqué, il s’était énervé à cause de ce reproche. « Je refuse catégoriquement qu’on caricature ou qu’on vilipende les MEDays, tant le bilan du Forum et la notoriété de la marque « MEDays » sont incontestables.
A ces mêmes irréductibles, adeptes de la personnalisation à outrance, je voudrais rappeler que si les personnes sont de passage, les institutions restent ! Oui, MEDays est et restera une institution tangéroise, marocaine et africaine. Depuis 10 ans, chaque année ou presque, on promet l’apocalypse aux MEDays », avait-il soutenu.
Pour cette année, après le ministre Abdou Latif Coulibaly, les organisateurs des « MEDays » ont porté leur choix sur son patron qui a quitté le pays avec une forte délégation qui sera logée et nourrie par l’Etat. Le Sénégal dont le président casque fort pour aller récupérer un prix bidon reçu bien avant lui par un de ses ministres. Lequel était allé récupérer sa babiole sans tapage médiatique. Comme les esclavagistes européens qui offraient à nos ancêtres du clinquant et du brillant, les Arabes — autres fieffés esclavagistes ! — savent que, pour conquérir les Nègres, il faut les flatter ! A coups de médailles et de louanges. Et, si ça ne suffit pas, de danseuses du ventre !
Le Témoin