Face aux journalistes hier, au siège de Amnesty, Guy Marius Sagna qui vient de bénéficier d’une liberté provisoire n’a pas fait dans la langue de bois.
Avec le sérieux et l’engagement qu’on lui connaît, il a affiché sa volonté de poursuivre son combat jusqu’au bout malgré qu’il soit contraint à garder le silence suite à une liberté provisoire qui lui a été accordée par le juge. Guy Marius Sagna est toujours d’attaque et compte continuer son combat pour la transparence dans la gestion des ressources gazières et pétrolières. D’emblée, l’activiste du mouvement Frapp/France Dégage précise : «Le musellement ne passera pas, la tentative de diversion qui avait pour objectif de nous détourner de la lutte pour la souveraineté du peuple sénégalais sur ses ressources, en particulier le pétrole, le gaz, le zircon, ne passera pas non plus. La lutte continue et ce, sur toutes les autres questions pour l’intérêt de notre cher Sénégal». Avant d’ajouter : «Arrêter un individu pour après, chercher les motifs de l’arrestation ne doit pas prospérer dans ce pays. Si les Sénégalais n’y prennent garde, demain ce sera le tour de tout un chacun. Nous sommes en danger ». S’agissant de cette sortie qui trahirait, selon certains spécialistes du droit, le secret de l’instruction, son avocat qui était à ses côtés a botté en touche. Pour Me Moussa Sarr, «aujourd’hui, à mi chemin, nous avons obtenu une liberté provisoire. Ce n’est qu’une victoire d’étape parce qu’une procédure judiciaire, c’est comme une course de cycliste. Il y a différentes étapes, le plus important c’est la victoire finale. La seule contrainte qui pèse sur lui,
c’est de ne pas se prononcer sur la procédure judiciaire qui est en cour. Cette procédure est couverte du sceau du secret de l’instruction. Il ne peut aucunement se prononcer sur cela. Guy n’est astreint qu’à cela. Au surplus, c’est un citoyen comme les autres qui bénéficie de l’ensemble des droits et libertés. Il a parfaitement le droit s’il estime nécessaire de continuer son engagement citoyen dans le cadre des libertés qui sont consacrées par notre Constitution. Mais en respectant le cadre légale et réglementaire ». Dans le même sillage, il a annoncé l’internationalisation du combat par la saisine de la Cour de justice de la Cedeao et du Groupe de travail des Nations unies. «Nous allons continuer le combat judiciaire en utilisant toutes les ressources que nous donnent la loi jusqu’à l’obtention d’une décision de non-lieu. Il n’est pas l’auteur du post. Ce qui signifie qu’il n’a rien fait. Il est étranger à tout cela à part qu’il est membre du mouvement France Dégage. Nous n’excluons rien, nous envisageons de saisir la Cour de justice de la Cedeao, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire de Guy. Rien n’est exclu pour que Guy Marius Sagna soit lavé de tout soupçons parce qu’en réalité il n’est l’auteur de rien du tout», dira l’avocat de l’activiste.
Magib GAYE