CONTRIBUTION
Très chère Maman, un fils vous écrit. Cet enfant que vous ignorez et qui, lui-même, vous découvre à peine est celui qui voudrait vous rappeler les responsabilités, si grandes, qui reposent en vous. Il ne faudrait voir dans son entreprise ni impolitesse, ni malséance. Cet enfant, moi, n’ose se plaindre de l’absence d’une maman. Dans la grisaille actuelle, c’est le Sénégal qui se plaint et qui appelle de ses voeux la clairvoyance et l’exemplarité d’une maman.
Si la femme est le pilier du ménage, métronome de l’unité sociale, vous n’en êtes pas moins l’incarnation dans cette institution qui, aujourd’hui, a le destin de notre famille, le Sénégal, entre ses mains. Si la si longue lettre de Mariama Bâ ne s’est toujours pas éteinte des mémoires, celle-ci, si courte, devra l’être non pas par sa manifeste inconsistance, mais plutôt par l’éclat de la réponse factuelle qui devra être vôtre. Soxna Bousso, votre devancière de Porokhane nous fit don d’un sauveur. Oseriez-vous laisser chavirer le bateau Sénégal dont son Fils fit rayonner le nom ?
Si cette élection se profile sans candidate, vous avez la possibilité d’y inscrire en lettres d’or le mérite de la femme par un simple NON. Un refus de courage et de dignité. Refusez de compromettre l’avenir de vos enfants, Sénégalais et Sénégalaises, qui veulent juste voter pour le candidat de leur choix. A-t-on vu une mère de famille brûler ses enfants ? Vous ne devez pas être cette mère de famille qui fait peu de cas de sa progéniture. A-t-on déjà vu la femme résister là où l’homme a cédé ? Oui. Vous devez, aujourd’hui, montrer qu’à une contre six, la mémoire de Nder en bandoulière, vous réincarnez Aline Sitoé Diatta.
Mame Diarra BOUSSO, moi, Mouhamadou Lamine Bara, je ne vous connais pas. Pourtant, j’ose placer en vous l’espoir de mes frères et soeurs. Vous êtes aujourd’hui refuge de notre espoir. L’espoir est ce qui fait vivre. Tuerez-vous, de vos propres mains, notre Sénégal ?
Mouhamadou Lamine Bara LO