«Si le Conseil constitutionnel invalide la candidature de notre candidat Khalifa Sall, Macky Sall et ses lieutenants ne battront pas campagne dans le Département de Pikine».
C’est la mise en garde des proches de l’ancien maire de Dakar militant à Pikine. «Nous sommes prêts à faire face à la forfaiture en gestation que veut faire ce régime. Et si Khalifa Sall ne prend pas part aux élections, nous ne laisserons plus ces gens du pouvoir tenir des manifestations politiques dans le Département de Pikine», menace leur coordonnateur départemental Ibrahima Anne qui sonne l’alerte. Et de poursuivre : «Cette décision qu’on a prise sera valable pour les autres localités du pays».
Sur les raisons de la prise d’une telle décision, Monsieur Anne accuse Macky Sall et son régime : «Macky est un habitué du forcing. Il a eu à s’illustrer d’ailleurs en 2007 lorsqu’il a voté sans sa pièce d’identité. De plus pour le cas Khalifa Sall, il a fait fi de la procédure édictée par la loi 2013-10 en prenant un décret de révocation du maire et en servant comme alibi le verdict de la Cour d’appel. Aujourd’hui, Macky Sall veut utiliser la même force pour invalider la candidature de Khalifa Sall après verdict programmé de la Cour suprême. C’est pourquoi, il envoie des émissaires dans les organes de presse pour narguer le peuple en faisant croire que le rabat d’arrêt n’est pas suspensif. La loi organique instituant la Cour suprême en ses articles 51 ,52 et 53 ainsi que le Code de procédure pénale sont clairs en son article 118».
Mettant encore en garde le pouvoir, les «khalifistes» de Pikine ajoutent : «Nous n’accepterons plus de forcing. Nous croyons à notre justice et nous croyons que les magistrats vont prendre leurs responsabilités historiques de dire le droit. Nous n’accepterons pas la forfaiture. Personne ne peut invalider la candidature de Khalifa Sall. Ce n’est pas à un Président ou un ministre de décider qui doit être candidat ou qui ne doit pas l’être». Et de conclure pour appeler à une mobilisation des forces vives de la Nation : «Nous sommes debout et lançons un appel à tous les partis de l’opposition, à la société civile et au peuple épris de justice de se dresser pour la restauration de l’Etat de droit».
Théodore SEMEDO