RETRO
Lorsque' j'ai appris que vous avez finalement renoncé à vous retirer de la presse, j'ai été très soulagé, tellement que le vide que votre départ allait créer serait regrettable. Votre silhouette dans la communication en générale est d'autant plus appréciable que vous êtes à la fois l'ami et l'ennemi de tous. Un chef d'équipe est toujours comptable du bilan de son équipe. L'objectivité et le professionnalisme de vos collaborateurs journalistes imposent de la considération pour vos organes de presse. Que ceux qu'ils disent ou écrivent ait pu ne pas toujours être du goût de certains jusqu'au 19 mars 2000, et de certains autres à compter de cette date, se comprend et atteste de la réalité de leur indépendance. En effet, l'être humain étant ce qu'il est, n'applaudit souvent que ce qui l'arrange. Le rôle fort appréciable, pour ne pas dire fort déterminant que jouent le quotidien et la radio du Groupe Wal-Fadjri dans la vie socialo-politique de notre pays ne manquera pas d'être relaté en lettres d'or dans l’histoire politique du Sénégal. Je me souviens que votre journal avait pris à son temps, une position courageuse et conforme à la laïcité de l'Etat, en fustigeant ceux, qui s'en étaient pris aux catholiques qui avaient eu l'audace de construire une chapelle à Tivaouane, Vous aviez ainsi surpris vos lecteurs qui vous prenaient pour un intégriste musulman, intolérant en religion. Je me souviens également de votre position lors de l'attaque américaine contre l'Iran et votre acharnement à démontrer que le soi-disant phénomène Cheikhou Charifou n'était qu'une combine montée par des truands dans le but de tromper les musulmans bornés et leur extorquer de l'argent. Dans ces deux cas, vous aviez osé ramer à contre courant. (...)
Me Wagane FAYE
Avocat
Texte publié dans le N° 3261 – PAGE 10 le 27 janvier 2003