C’était le 20 septembre 2016. Ibrahima Mbow Fall tombait sous les balles des gardes pénitentiaires, à la Maison d’arrêt de Rebeuss.
Ce fut au cours d’une mutinerie où ses pensionnaires protestaient contre leurs longues détentions et réclamaient leur procès ainsi que de meilleures conditions de détention. Cette mutinerie, énième du genre ces dix dernières années, s’est soldée par de nombreux blessés aussi bien du côté des détenus que des surveillants de prison. Seuls deux détenus blessés ont été remis en liberté. Deux ans après, l’enquête ne bouge pas. La promesse d’une diligence faite par le procureur de la République lors de sa conférence presse du 3 mars 2017 n’est toujours pas suivie d’effets. Les auteurs des faits formellement identifiés ne sont toujours pas inquiétés. Une situation qui inquiète les familles des victimes qui continuent de réclamer que justice soit faite. De son côté, l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) qui a reçu mandat auprès de la famille d’Ibrahima Mbow Fall d’ester en justice promet de se prononcer sur le sujet dans les jours à venir, à travers une conférence de presse. Le président de l’Asred, Ibrahima Sall, précise que d’autres questions liées aux prisons sénégalaises seront également abordées au cours de ce face-à-face avec la presse qui se tiendra au siège d’Amnesty International, en début d’octobre prochain.
Magib GAYE