«Faites attention au terme de bonus. Il ne faut pas s’y focaliser mais sur les plans d’investissement», a d’emblée prévenu Pr Edouardo Pereira qui animait, jeudi, une conférence sur les droits pétroliers.
C’était à l’Institut africain de management (Iam), sous l’initiative d’Offshore One, un regroupement d’hommes et de femmes, experts, intéressés par la question du pétrole.
Mais c’est quoi le bonus d’entrée ? Abdoulaye Ndiaye, membre de l’Offshore One, explique que le bonus d’entrée est un montant qu’on demande à l’investisseur qui veut signer un contrat avec le Sénégal. Un montant mis sur la table, dans les comptes du Trésor public et qui lui permet de signer le contrat. Et M. Ndiaye, qui reprend le professeur anglophone, a soutenu qu’il faut faire très attention aux bonus, ne pas trop le mettre en avant. «Il ne faut pas non plus oublier qu’il y a un plan d’investissement qui va se faire à long terme pour permettre à l’Etat d’avoir des revenues. Ce plan permet d’avoir des ressources régulières», dit-il. Mais pour M. Ndiaye, au Sénégal, le bonus d’entrée a du sens.
Il n’est pas le seul à croire aux bienfaits du bonus. Pour cet ancien du groupe français Total, le bonus peut booster la compétitivité. Il rappelle, au passage, que le code pétrolier de 1998 n’imposait pas le bonus. Pour mieux conforter l’intérêt du bonus d’entrée, le Pr Mapathé Ndiaye, de l’université de Thiès, soutient que «le bonus permet de garantir l’exclusivité» pour les plus offrants.
Mais, Pr Edouardo Pereira ne se départit pas de ses mises en garde contre l’appât du bonus. Rappelant que le bonus d’entrée n’existe pas dans certains pays. Il martèle : «Si vous vous focalisez sur le bonus, vous aurez des problèmes». Cela, en réitérant qu’il faut plus veiller au plan d’investissement.
Emile DASYLVA