La réduction des tarifs de l’autoroute à péage, ce n’est pas pour demain. Si Macky Sall s’est empressé d’annoncer l’application de cette mesure, du côté d’Eiffage, on fait dans la prudence.
On en sait un peu plus sur les causes du retard dans la réduction des tarifs de l’autoroute à péage. Selon le Président directeur général de l’entreprise qui gère l’infrastructure, quand la mesure a été annoncée, beaucoup de leurs clients les ont interpellés. D’après lui, ces derniers craignent que cette mesure ait pour conséquence une exacerbation des embouteillages au niveau de cette autoroute payante. «Ceux qui prennent l’autoroute pensent que la baisse des tarifs va engendrer un mouvement qui va augmenter le nombre de véhicules. Et cela risque de créer beaucoup d’embouteillages surtout le soir, aux heures de sortie de travail, et le matin», indique-t-il. Il s’exprimait, hier, lors d’une cérémonie de remise d’un chèque de dix millions de F Cfa à l’hôpital de Pikine.
Poursuivant, le Pdg d’Eiffage soutient que lui et ses collègues sont en train de réfléchir avec les services de l’Etat du Sénégal sur les inquiétudes des usagers de l’autoroute à péage. C’est ce qui explique, d’ailleurs, dit-il, ce retard sur la réduction des prix. Il précise que la décision qui sera prise, c’est pour les 20 ans qui restent de la concession. «Nous avons rencontré le chef de l’Etat et avons eu des discussions franches qui font que nous ne sommes pas loin d’arriver au bout. Nous n’allons pas donner de date fixe, parce qu’il y a beaucoup de personnes qui se sont trompées en donnant des dates. Quand tout sera prêt, nous laisserons au président de la République le soin de donner la date. Ce que je peux dire, c’est que ça sera fait avant la fin de l’année 2018», lâche-t-il.
Le patron d’Eiffage Sénégal a profité de la rencontre pour appeler les clients au respect de la bande d’urgence. Selon lui, à chaque fois qu’il y a un accrochage, tous les véhicules s’alignent sur la droite. Ce qui fait que les gendarmes, les sapeurs-pompiers perdent énormément de temps pour accéder au lieu de l’accident. Il fait savoir que cette voie est réservée uniquement aux secouristes, en cas d’accident. «C’est notre vie qui est en jeu. Parce que demain, on va nous reprocher encore ou s’en prendre aux gendarmes et aux sapeurs-pompiers pour dire qu’ils ne font pas leur travail. C’est un message que je lance. Je suis très touché par ce qui se passe surtout s’il s’agit d’une perte en vie humaine. Nous insistons sur la sécurité. Chacun a sa part de responsabilité», martèle-t-il.
DON
GERARD SENAC, PDG D’EIFFAGE SENEGAL
«Nous ne pouvons pas collecter de l’argent qui ne nous appartient pas et le garder»
«Le geste est simple : nous ne pouvons pas collecter de l’argent qui ne nous appartient pas et le garder. Cet argent provient du Rapido des personnes qui, malheureusement, par oubli, sont passées avec une carte déchargée ou pas suffisamment chargée. C’est la deuxième fois que nous collectons 10 millions de F Cfa qui sont reversés intégralement à des actions sociales. Le choix de l’hôpital de Pikine s’explique par le fait qu’il est au bord de la route et il soigne beaucoup de personnes qui ont eu des accidents sur l’autoroute. Et nous sommes tous heureux que l’hôpital de Pikine puisse bénéficier de cette enveloppe pour prendre en charge les usagers, les populations et nos travailleurs qui sont victimes d’accidents. Dans ces 10 millions que nous versons, il y a même l’argent de salariés d’Eiffage qui se sont faits piéger et qui ont payé 5 mille F Cfa». S. BARRY