La tribune publiée, hier, par l’ancien juge de la Crei accusant le pouvoir d’utiliser le droit comme une «arme de destruction massive d’opposants politiques» afin de s’ouvrir un boulevard pour les prochaines échéances électorales est très bien accueillie par l’opposition.
C’est le cas d’Abdoul Mbaye qui parle de résurrection de l’espoir pour des lendemains meilleurs.
L’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye se réjouit de la sortie du juge Yaya Amadou Dia. «La justice sénégalaise se réveille pour un Sénégal meilleur», écrit le fondateur de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT). Abdoul Mbaye affirme que dans un Sénégal de «libertés piétinées» et de cheminement inéluctable vers une «détresse politique programmée» par le régime qui le gouverne, de bonnes nouvelles se succèdent ressuscitant l’espoir en de lendemains meilleurs.
Le premier Chef de gouvernement du président Macky Sall affirme qu’il désespérait de la justice sénégalaise lorsque qu’il écrivait dans un communiqué du 4 mars 2017: «Où va donc la justice du Sénégal ? Juges en fonction, juges à la retraite, laisserez-vous le juge Ibrahima Hamidou Dème, seul, sonner l’alerte ? Il est temps de réagir et de stopper les dérives d’une justice provoquées par de l’incompétence, de la méchanceté et de la bêtise politiques »
Depuis lors, dit-il, il y a eu le juge Souleymane Teliko, et tout récemment le juge Yaya Amadou Dia dont le remarquable avis rendu public, démontre l’injustice dont on accable Karim Wade en lui refusant sa qualité d’électeur par décision du Ministre de l’Intérieur et non par jugement.
Dans une tribune parue hier, Yaya Amadou Dia, ancien assesseur à la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) balaie d’un revers de main les certitudes des services du ministère de l’Intérieur qui ont radié Karim Wade des listes électorales à cause de sa condamnation par la Crei à six ans de prison. «La condamnation pénale de Karim Wade ne fait obstacle ni à son inscription sur les listes électorales ni à la recevabilité de sa candidature à ma présidentielle», a-t-il écrit, accusant le pouvoir d’utiliser le droit comme une «arme de destruction massive d’opposants politiques» afin de s’ouvrir un boulevard pour les prochaines échéances électorales. «Il faut aussi se féliciter de la récente intervention du Procureur suite à l’arrêt de la Cour de la Cedeao, estimant qu’il faut rendre à Khalifa Sall sa liberté politiquement confisquée. Ils sont sans doute de nombreux autres qui ont retenu de sauver la justice sénégalaise et de cesser d’être manipulés pour servir l’injustice posée par le président Macky Sall et ses alliés comme moyen majeur de gouvernance et de maintien au pouvoir», conclut Abdoul Mbaye.
Charles Gaiky DIENE