La région orientale est, depuis hier, sans gynéco. Les deux spécialistes qui officiaient dans les services et structures sanitaires de la région ont, en effet, démissionné.
L’information a été lâchée, hier, par le Pr Jean Charles Moreau, gynécologue-obstétricien et chef de la Chaire de gynécologie et obstétrique de Dakar.
La spécialisation dans le secteur de la santé ne fait plus rêver. La preuve, au moment où on note un manque criard de spécialistes dans certains domaines comme la chirurgie, la pédiatrie, avec seulement 14 médecins dans tout le pays, au niveau de la gynécologie c’est pire encore. Dans la région de Tamba, les deux gynécologues qui intervenaient jusqu’ici dans les établissements sanitaires ont jeté l’éponge. «Le Sénégal ne compte, sur toute l’étendue du territoire national, que 14 chirurgiens pédiatres, soit 1 chirurgien pédiatre pour un million d’habitants. (…) Au moment où je parle, les deux gynécologues de la région de Tambacounda ont démissionné», informe le Pr Jean Charles Moreau, gynécologue-obstétricien et chef de service de la Chaire de gynécologie et obstétrique de Dakar. Il s’exprimait, hier, lors de la cérémonie d’ouverture du 10ème Congrès de l’Association sénégalaise des gynécologues-obstétriciens couplées aux 3èmes Journées franco-sénégalaises de gynécologie-obstétrique.
Revenant sur les thèmes de la rencontre : «Infertilité, pré éclampsie, prématuré, cancers gynécologiques et mammaires», le président de l’Association sénégalaise des gynécologues obstétriciens (Asgo), Alassane Diouf soutient que les cancers gynécologiques et mammaires qui touchent les femmes constituent malheureusement un problème de santé. Selon lui, le cancer du sein, deuxième cancer en termes de fréquence, qui fait l’objet souvent de diagnostic tardif est en train de tuer beaucoup de femmes. Pour lui, il faut que les malades aient l’habitude de faire de l’autopalpation et consultent régulièrement les sages-femmes et les médecins pour que la maladie puisse être découverte dans un stade suffisamment précoce. Et du coup espérer une guérison.
Le cancer du col de l’utérus pose aussi un réel problème chez les femmes. Il vient au premier rang, d’après Dr Diouf, des cancers qui touchent ces dernières. Et pourtant, explique-t-il, c’est une maladie qui peut être éradiquée par la vaccination qui peut empêcher son développement dès le début. «Au-delà du vaccin, il y a d’autres stratégies qui, si elles sont appliquées régulièrement et à large échelle dans une politique organisée, peuvent permettre de dépister le cancer à temps et de le traiter de façon efficace», indique-t-il.
Samba BARRY