La campagne agricole de l’année dernière sera clôturée le 25 mai prochain.
Cependant, l’Etat doit toujours près de 52 milliards de dettes aux opérateurs. Ces derniers doivent également aux banques qui refusent d’octroyer de nouveaux crédits pour financer la prochaine campagne qui se pointe à l’horizon.
L’Etat doit près de 52 milliards de francs Cfa à travers la Sonacos qui les avait contractés auprès de la Banque islamique de développement (Bid) pour sa restructuration. Du coup, elle a été dans l’incapacité de rembourser les opérateurs qui doivent également de l’argent aux institutions bancaires. Cette situation constitue un véritable handicap pour les opérateurs qui peinent à avoir du crédit auprès de ces banques qui prêtent. Interpellé sur les bons impayés, le porte-parole du gouvernement, Seydou Guèye s’est contenté de soutenir qu’il n’y a pas de bons impayés dans ce pays. Comme pour dire que le gouvernement ne doit rien aux opérateurs dans ce secteur que l’Etat veut ériger en moteur de sa croissance économique et de son émergence à l’horizon 2035. Toutefois, à entendre le leader de Forces paysannes, Aliou Dia, l’Etat doit plusieurs milliards de francs aux opérateurs. D’ailleurs, selon ce dernier, le gouvernement a pris l’engagement d’accompagner la Sonacos pour pouvoir payer les dettes des opérateurs et les dettes vis-à-vis des banques. Pour Aliou Dia, le gouvernement a bel et bien des dettes par rapport à ces opérateurs concernant des semences. Et, les opérateurs également, ont des dettes par rapport aux banques concernant la commercialisation. «La Sonacos avait contracté plus de 52 milliards de francs Cfa de la Bid. Mais, c’était pour encore structurer ses achats. Malheureusement, le prix de l’huile avait chuté au niveau international. Et, la Sonacos ne s’en sortait pas. C’est pourquoi, la Sonacos ne pouvait pas se structurer et effectivement rembourser», a-t-il expliqué.
A l’en croire, l’Etat aurait dû commencer par rembourser les opérateurs à la place de Sonacos qui se trouve toujours dans des difficultés malgré les milliards investis pour la reprise de ses activités. «1,5 milliard a été payé. Demain (jeudi, Ndlr) 1 milliard sera payé. Vendredi, un milliard sera payé. Ça va faire à peu près 4,5 milliards de francs Cfa. La Bnde a pris l’engagement de mettre à disposition 5 milliards et la Cncas va faire autant. Si l’on parvient effectivement dans la semaine à payer 15 milliards de francs, je crois que ce qui constitue un gap dans les dettes peut être résorbé», a-t-il ajouté. Par ailleurs, il estime que cette démarche pour purger les dettes de l’Etat envers les opérateurs ne sera que bénéfique pour ces derniers. Car, indique-t-il, ils pourront à partir de ce moment bénéficier de la confiance des banques. «On ne peut pas parler de bons impayés. Parce que, d’ici la fin de la campagne, avec le schéma qui est mis en place, à savoir que chaque jour, il y aura au moins 1 milliard de francs Cfa qui sera payé, on ne peut pas parler de bons impayés. Il n’y en a pas», a-t-il soutenu. Cependant, il précise qu’il va falloir continuer à résorber effectivement cette dette avant le 25 mai et faire de sorte que, l’année prochaine, on ne se retrouve pas avec des remboursements de dettes de paiement de semences. Ou attendre la fin de la campagne de commercialisation pour pouvoir parler de remboursement. «Je crois que si l’on prend les dispositions qu’il faut, c’est-à-dire que les huileries prennent l’engagement, avant de démarrer la campagne de commercialisation, de pouvoir trouver les financements au niveau des banques nationales ou au niveau des banques offshore, c’est possible. Ce n’est pas le rôle de l’Etat d’acheter ou de financer pour rembourser des dettes», souligne Aliou Dia.
Adama COULIBALY